Marxisme-Léninisme, Marx, Lénine, ML, en deux mots, c’est quoi? (Partie 2)

 

 

 

 

 

 

 

 

Marxisme-léninisme,

Marx, Lénine, ML,

en deux mots, c’est quoi?

(Partie 2)

 

 

 

Comme on l’a vu dans la première partie de notre exposé,

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/05/17/marxisme-leninisme-marx-lenine-ml-en-deux-mots-cest-quoi-partie-1/

le premier but politique du marxisme, tant à l’époque de Marx que de celle de Lénine, c’est la Révolution Prolétarienne, c’est à dire la rupture d’avec le capitalisme, par une étape de transition socialiste fondée sur la dictature du prolétariat. Terme qui n’a réellement son sens que par une transformation radicale des rapports de production et de toutes les superstructures de la société en fonction des besoins sociaux du prolétariat et de l’ensemble des classes populaires.

Mais on le voit bien, tant à propos des USA qui continuent à vouloir régenter le monde selon leurs intérêts, qu’à propos de la Chine, qui conteste ce leadership en avançant partout ses propres intérêts économiques et financiers, la différence entre l’époque de Marx et la notre, c’est la prégnance exponentielle du capitalisme financier sur l’économie de la planète.

Or, depuis l’époque de Lénine, précisément, la domination du capital financier est associée à la notion d’impérialisme, un autre mot qui fâche… Quoi que nettement moins que le concept de dictature du prolétariat, chacun pouvant, dans le langage courant, renvoyer à l’autre l’épithète d’ « impérialiste », pour fustiger sa domination, tout comme il est courant de lancer l’épithète de « fasciste » à propos de tout comportement un tant soit peu autoritaire…

Il importe donc de préciser la définition ces notions, considérées à l’aune des fondamentaux du marxisme-léninisme, qui sont, de plus, une des sources reconnues de ces définitions.

Lénine, reprenant et synthétisant les travaux de Hilferding, définit la constitution du capital financier, à son époque, comme une conséquence inéluctable de la formation des monopoles, avec le développement des forces productives, et devant inévitablement aboutir à la constitution d’une oligarchie financière :

1.       « Une part toujours croissante du capital industriel, écrit Hilferding, n’appartient pas aux industriels qui l’utilisent. Ces derniers n’en obtiennent la disposition que par le canal de la banque, qui est pour eux le représentant des propriétaires de ce capital. D’autre part, force est à la banque d’investir une part de plus en plus grande de ses capitaux dans l’industrie. Elle devient ainsi, de plus en plus, un capitaliste industriel. Ce capital bancaire -c’est-à-dire ce capital-argent- qui se transforme ainsi en capital industriel, je l’appelle « capital financier ». « Le capital financier est donc un capital dont disposent les banques et qu’utilisent les industriels. »

2.       Cette définition est incomplète dans la mesure où elle passe sous silence un fait de la plus haute importance, à savoir la concentration accrue de la production et du capital, au point qu’elle donne et a déjà donné naissance au monopole. Mais tout l’exposé de Hilferding, en général, et plus particulièrement les deux chapitres qui précèdent celui auquel nous empruntons cette définition, soulignent le rôle des monopoles capitalistes.

3.       Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles; fusion ou interpénétration des banques et de l’industrie, voilà l’histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion.

4.       Il nous faut montrer maintenant comment la « gestion » exercée par les monopoles capitalistes devient inévitablement, sous le régime général de la production marchande et de la propriété privée, la domination : d’une oligarchie financière. »

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

Chapitre III. LE CAPITAL FINANCIER ET L’OLIGARCHIE FINANCIÈRE

Pour autant, s’il prend évidemment une forme et une puissance nouvelle, déjà décuplée, à l’époque de Lénine, le capital financier n’est pas un phénomène nouveau en soi, pas plus que son influence sur la constitution d’une oligarchie.

Il a, dès l’origine de la formation du capitalisme, un rôle pivot essentiel à l’intersection du capital commercial et du capital bancaire. C’est ce que Marx observait déjà à propos de l’accumulation primitive du capital :

« Les différentes méthodes d’accumulation primitive que l’ère capitaliste fait éclore se partagent d’abord, par ordre plus ou moins chronologique, le Portugal, l’Espagne, la Hollande, la France et l’Angleterre, jusqu’à ce que celle-ci les combine toutes, au dernier tiers du XVII° siècle, dans un ensemble systématique, embrassant à la fois le régime colonial, le crédit public, la finance moderne et le système protectionniste. »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-31.htm

Marx avait déjà nettement une conscience historique de l’origine ancienne et même moyenâgeuse du capital financier :

« Avec les dettes publiques naquit un système de crédit inter­national qui cache souvent une des sources de l’accumulation primitive chez tel ou tel peuple. C’est ainsi, par exemple, que les rapines et les violences vénitiennes forment une des bases de la richesse en capital de la Hollande, à qui Venise en décadence prêtait des sommes considérables. A son tour, la Hollande, déchue vers la fin du XVII° siècle de sa suprématie industrielle et commer­ciale, se vit contrainte à faire valoir des capitaux énormes en les prêtant à l’étranger et, de 1701 à 1776, spécialement à l’Angleterre, sa rivale victorieuse. Et il en est de même à présent de l’Angleterre et des États-Unis. Maint capital qui fait aujourd’hui son apparition aux États-Unis sans extrait de naissance n’est que du sang d’enfants de fabrique capitalisé hier en Angleterre. »

(…)

« Le système du crédit public, c’est-à-dire des dettes publiques, dont Venise et Gênes avaient, au moyen âge, posé les premiers jalons, envahit l’Europe définitivement pendant l’époque manufacturière. Le régime colonial, avec son commerce maritime et ses guerres commerciales, lui servant de serre chaude, il s’installa d’abord en Hollande. La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. Aussi le manque de foi en la dette publique vient-il, dès l’incubation de celle-ci, prendre la place du péché contre le Saint-Esprit, jadis le seul impardonnables. »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-31.htm

« Marx, Gilet Jaune ! », serait-on tentés de s’exclamer… S’ils font, incidemment, du « marxisme », toutefois, nos Gilets Jaunes sont un peu comme M. Jourdain, qu faisait de la prose sans le savoir, et donc, sans réellement déranger le « bourgeois gentilhomme » qui nous gouverne  !

Quoi qu’il en soit, ce n’est donc pas d’un phénomène entièrement nouveau, dont Lénine nous parle, mais bien d’un saut qualitatif dans son rôle économique et social.

Dans la deuxième moitié du XXème, siècle avec les travaux historiques du français Fernand Braudel et d’autres, l’origine historique du capital financier a même pu être tracée avec plus de précision, jusqu’à l’étymologie elle-même du mot « Bourse », sur une place de Bruges où se situait l’auberge « Ter Buerse », éponyme de la famille propriétaire, Van der Buerse. C’était évidemment le lieu de rencontre pour les affaires importantes en ce temps… (fin XIIIème et XIVème siècle). D’autres traces, encore plus anciennes (XII ème siècle), se trouvaient à Paris, sur le « Grand Pont » de l’Île de la Cité remplacé depuis par le Pont au Change, dont le nom reste évocateur de ses fonctions passées.

Ce dont Lénine nous parle, ce n’est donc pas d’un phénomène nouveau en soi, mais bien nouveau, néanmoins, par la constitution d’une nouvelle oligarchie financière au sein même de la bourgeoisie déjà devenue la classe dominante dans la plupart des pays où s’est opérée la révolution industrielle.

C’est avec la révolution industrielle, avec l’essor du capitalisme productif industriel, que la bourgeoisie devient réellement une classe dominante hégémonique, mais ce n’est que pendant les toutes premières décennies de cette révolution que le capitaliste industriel semble à lui seul sur le point de réellement dominer la société.

Car très vite les progrès rapides de la technologie et la rationalisation des processus de production qui en découlent sont un tel enjeu de concurrence entre capitalistes qu’ils mènent non seulement à la concentration de la production, mais finalement au monopole lui-même, par la nécessité des moyens financiers gigantesques qu’ils mettent en jeu, y compris et d’abord, pour poursuivre le processus « progrès technique-concentration », et qui dépassent ceux générés par chaque industriel séparément, aussi inventif et créatif soit-il. C’est là que le capital-argent, par le truchement du banquier, reprend le dessus sur l’industriel et institue, jusqu’à ce jour, la domination du banquier sur l’industriel proprement dit.

Ce que Lénine résume par cette définition :

« 2.      Si l’on devait définir l’impérialisme aussi brièvement que possible, il faudrait dire qu’il est le stade monopoliste du capitalisme. Cette définition embrasserait l’essentiel, car, d’une part, le capital financier est le résultat de la fusion du capital de quelques grandes banques monopolistes avec le capital de groupements monopolistes d’industriels; et, d’autre part, le partage du monde est la transition de la politique coloniale, s’étendant sans obstacle aux régions que ne s’est encore appropriée aucune puissance capitaliste, à la politique coloniale de la possession monopolisée de territoires d’un globe entièrement partagé.

3.      Mais les définitions trop courtes, bien que commodes parce que résumant l’essentiel, sont cependant insuffisantes, si l’on veut en dégager des traits fort importants de ce phénomène que nous voulons définir. Aussi, sans oublier ce qu’il y a de conventionnel et de relatif dans toutes les définitions en général, qui ne peuvent jamais embrasser les liens multiples d’un phénomène dans l’intégralité de son développement, devons-nous donner de l’impérialisme une définition englobant les cinq caractères fondamentaux suivants : 1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique; 2) fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce « capital financier », d’une oligarchie financière; 3) l’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance toute particulière; 4) formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde, et 5) fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financiers, où l’exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes. »

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

Chapitre VII. L’IMPÉRIALISME, STADE PARTICULIER DU CAPITALISME

 

Il est donc clair, dès l’époque de Lénine, que la caractéristique essentielle de l’impérialisme est l’exportation de capitaux, et non plus l’exportation de marchandises, ni même le colonialisme au premier degré :

« 1.       Ce qui caractérisait l’ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c’était l’exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c’est l’exportation des capitaux. »

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

Chapitre IV. L’EXPORTATION DES CAPITAUX

Bien évidemment la base économique d’une nation impérialiste reste son secteur productif, secteur originel de son développement, et notamment par les exportations de produits manufacturés de haute technologie, mais arrive un stade ou la rentabilité des capitaux exportés lui permet de continuer à dominer, même avec une balance commerciale déficitaire… Et cela se comprend d’autant mieux qu’une grande partie des produits importés sont en quelque sorte à la fois le produit et le retour, et sous une autre forme, et en plus des bénéfices, des capitaux exportés.

C’est le cas des USA, actuellement, et y compris dans leurs relations avec la Chine, où ils ont encore de nombreux investissements, d’où proviennent aussi, en retour, une partie des exportations chinoises qui creusent formellement le déficit commercial US.

Cependant la Chine, aujourd’hui, est non seulement exportatrice de produits industriels de plus haute technologie, mais aussi, globalement, exportatrice de capitaux, ayant également noué, non seulement avec les USA, mais avec bien d’autres pays, des systèmes de participations croisées, caractéristiques de son stade de développement, et qui la fond rentrer dans le concert dissonant des nations impérialistes.

Sa phase d’intégration au marché mondial, depuis les accords Mao-Nixon, en 1972, a suivi très exactement le cours décrit par Hobson, au début du siècle, et repris en citation par Lénine dans son ouvrage de 1916, à cette nuance près, évidemment, que les USA ont pris le leadership impérialiste à l’Europe, entre temps…. Le décalage temporel résultant de la « parenthèse » due à l’influence progressiste de l’URSS, à laquelle Mao a mis fin très vite, une fois au pouvoir, au point de passer ouvertement dans le camp impérialiste à la suite de sa prétendue « grande révolution culturelle prolétarienne » :

« 12.       La perspective du partage de la Chine provoque chez Hobson l’appréciation économique que voici:

« Une grande partie de l’Europe occidentale pourrait alors prendre l’apparence et le caractère qu’ont maintenant certaines parties des pays qui la composent: le Sud de l’Angleterre, la Riviera, les régions d’Italie et de Suisse les plus fréquentées des touristes et peuplées de gens riches – à savoir: de petits groupes de riches aristocrates recevant des dividendes et des pensions du lointain Orient, avec un groupe un peu plus nombreux d’employés professionnels et de commerçants et un nombre plus important de domestiques et d’ouvriers occupés dans les transports et dans l’industrie travaillant à la finition des produits manufacturés. Quant aux principales branches d’industrie, elles disparaîtraient, et la grande masse des produits alimentaires et semi-ouvrés affluerait d’Asie et d’Afrique comme un tribut. »

« Telles sont les possibilités que nous offre une plus large alliance des Etats d’Occident, une fédération européenne des grandes puissances: loin de faire avancer la civilisation universelle, elle pourrait signifier un immense danger de parasitisme occidental aboutissant à constituer un groupe à part de nations industrielles avancées, dont les classes supérieures recevraient un énorme tribut de l’Asie et de l’Afrique et entretiendraient, à l’aide de ce tribut, de grandes masses domestiquées d’employés et de serviteurs, non plus occupées à produire en grandes quantités des produits agricoles et industriels, mais rendant des services privés ou accomplissant, sous le contrôle de la nouvelle aristocratie financière, des travaux industriels de second ordre. Que ceux qui sont prêts à tourner le dos à cette théorie » (il aurait fallu dire: a cette perspective) « comme ne méritant pas d’être examinée, méditent sur les conditions économiques et sociales des régions de l’Angleterre méridionale actuelle, qui en sont déjà arrivées à cette situation. Qu’ils réfléchissent à l’extension considérable que pourrait prendre ce système si la Chine était soumise au contrôle économique de semblables groupes de financiers, de « placeurs de capitaux » (les rentiers), de leurs fonctionnaires politiques et de leurs employés de commerce et d’industrie, qui drainent les profits du plus grand réservoir potentiel que le monde ait jamais connu, afin de les consommer en Europe. Certes, la situation est trop complexe et le jeu des forces mondiales trop difficile à escompter pour que ladite ou quelque autre prévision de l’avenir dans une seule direction puisse être considérée comme la plus probable. Mais les influences qui régissent à l’heure actuelle l’impérialisme de l’Europe occidentale s’orientent dans cette direction, et si elles ne rencontrent pas de résistance, si elles ne sont pas détournées d’un autre côté, c’est dans ce sens qu’elles joueront. [HOBSON: ouvr. cité, pp. 103, 205, 144, 335, 386.] »

13.       L’auteur a parfaitement raison: si les forces de l’impérialisme ne rencontraient pas de résistance, elles aboutiraient précisément à ce résultat. La signification des « Etats-Unis d’Europe » dans la situation actuelle, impérialiste, a été ici très justement caractérisée. Il eût fallu seulement ajouter que, à l’intérieur du mouvement ouvrier également, les opportunistes momentanément vainqueurs dans la plupart des pays, « jouent » avec système et continuité, précisément dans ce sens. L’impérialisme, qui signifie le partage du monde et une exploitation ne s’étendant pas uniquement à la Chine, et qui procure des profits de monopole élevés à une poignée de pays très riches, crée la possibilité économique de corrompre les couches supérieures du prolétariat; par là même il alimente l’opportunisme, lui donne corps et le consolide. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, ce sont les forces dressées contre l’impérialisme en général et l’opportunisme en particulier, forces que le social-libéral Hobson n’est évidemment pas en mesure de discerner. »

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

Chapitre VIII. LE PARASITISME ET LA PUTRÉFACTION DU CAPITALISME

 

A présent cette phase d’intégration de type comprador et néo-coloniale est pour l’essentiel terminée et le capitalisme monopoliste d’Etat chinois se pose clairement en challenger de son ex-tuteur financier, l’impérialisme US. Ce qu’illustrent parfaitement les tensions commerciales et diplomatiques entre ces deux frères ennemis.

Mettre l’accent sur les guerres commerciales et financières que se livrent les états impérialistes ne doit pas pour autant nous faire oublier leurs infrastructures et bases militaro-industrielles.

En effet, si hors du continent Nord-Américain lui-même, le colonialisme au premier degré par la puissance US s’est essentiellement manifesté aux Philippines et à Cuba, à l’aube du siècle dernier, c’est néanmoins l’interventionnisme militaire direct qui a le plus souvent permis, depuis, d’imposer le néo-colonialisme à la mode US.

Et l’influence décisive de sa puissance financière à travers le monde ne serait certainement pas ce qu’elle est sans les bases militaires qu’elle s’y est octroyée, à peu près partout. Néanmoins, sur le terrain économique, le néo-colonialisme reste une affaire d’investissement financiers, d’exportation de capitaux. Il en va de même pour la France, avec sa zone d’influence néo-coloniale « Françafrique ».

Comme le soulignait Lénine :

« 14.   La politique coloniale et l’impérialisme existaient déjà avant la phase contemporaine du capitalisme, et même avant le capitalisme. Rome, fondée sur l’esclavage, faisait une politique coloniale et pratiquait l’impérialisme. Mais les raisonnements « d’ordre général » sur l’impérialisme, qui négligent ou relèguent à l’arrière-plan la différence essentielle des formations économiques et sociales, dégénèrent infailliblement en banalités creuses ou en rodomontades, comme la comparaison entre « la Grande Rome et la Grande-Bretagne ». Même la politique coloniale du capitalisme dans les phases antérieures de celui-ci se distingue foncièrement de la politique coloniale du capital financier. »

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

Chapitre VI. LE PARTAGE DU MONDE ENTRE LES GRANDES PUISSANCES

Toutefois, l’aspect « pacifiste » de l’expansionnisme financier chinois ne doit pas faire illusion. La Chine a prouvé, notamment dans les nombreuses îles disséminée entre le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, qu’elle était déterminée à imposer ses revendications territoriales par la force, en dépit de leur caractère manifestement abusif. Et cela dans une région particulièrement stratégique, tant en termes de ressources maritimes, halieutiques et minières sous-marines, qu’en termes de trafic maritime commercial, soit 60 000 navires, ce qui représente trois fois le trafic du canal de Suez, six fois celui de Panama, et en termes de fret, équivaut au quart du commerce mondial.

 

 

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Si les ambitions militaires de la Chine, dans d’autres régions du globe, restent limitées, elles sont simplement à la mesure du rapport de force, qui lui indiquent de privilégier l’expansionnisme financier, soutenu par une réserve monétaire importante.

Le cas du fascisme allemand et italien, ainsi que de l’expansionnisme japonais, à l’époque précédant la seconde guerre mondiale, était effectivement différent et atypique par rapport à la définition de l’impérialisme moderne. Il s’agissait de nations ayant atteint un grand niveau de développement économique et industriel sans toutefois avoir eu part aux partages coloniaux précédents en proportion de leur puissances et se sont trouvées des voies directes de compensations militaires, sur un mode particulièrement barbare et rétrograde, ce qui a donc précipité leur échec.

Compte tenu de la part des intérêts qu’elles ont encore en commun, les deux première puissances mondiales actuelles, USA et Chine, n’ont pas réellement de raison immédiate d’en venir à un conflit armé ouvert, mais on ne saurait l’exclure, à plus long terme.

En comparaison de la « discrétion » relative de l’impérialisme chinois, l’activisme militaire russe peut paraître disproportionné, et, de fait, il constitue un prétexte commode aux critiques de tous bords, sinon unanimes, en Occident, pour parler d’ « impérialisme russe », or, en tout et pour tout, en dehors des interventions de soutien à ses proches alliés, la Russie n’a fait que récupérer la modeste presqu’île de Crimée, certes stratégique, mais qui lui avait été indûment retirée par la politique calamiteuse de Khrouchtchev, à l’époque de l’URSS. Non seulement cela ne justifie en rien l’épithète d’ « impérialiste », la concernant, mais il convient précisément, à l’aune des fondamentaux du ML, de remettre les choses en proportion, concernant le « militarisme » de la Russie :

Pour 2017, le budget de l’armée US représente à lui seul 40% du budget militaire total de la planète ! Et il est plus que douze fois supérieur à celui de la Russie ! Qui est lui-même inférieur à celui de la France, grande donneuse de leçons et pourvoyeuse de conflits à travers le monde, et en Afrique, notamment !

http://www.lepoint.fr/monde/budget-militaire-la-france-depensera-plus-que-la-russie-en-2017–12-12-2016-2089696_24.php

http://hist.science.online.fr/storie/politiq_incorrect/PaxAmericana/puissance-militaire.htm

La Russie a effectivement hérité du passé soviétique une industrie militaire d’un bon niveau et a réussi à la rendre à nouveau fonctionnelle, avec en réalité peu de moyens. Ce qui est simplement une nécessité pour sa survie, dans le contexte international actuel, et nullement une preuve de volonté « expansionniste ».

Ce meilleur rapport coût/efficacité est d’ailleurs reconnu et envié jusqu’au sein de l’armée US elle-même…

http://pqasb.pqarchiver.com/mca-members/doc/1868134384.html?FMT=TG

Le véritable impérialisme, effectivement, ne peut aller sans gâchis matériel, financier, et humain, en fin de compte !

Voilà donc pour l’ « impérialisme militaire »…

Quid de l’ « impérialisme financier » de la Russie ?

Si le budget militaire US représente à lui seul 40% du budget militaire mondial, il en va de même déjà simplement pour la capitalisation boursière située aux USA, qui représente donc également 40% du total mondial. Sur l’ensemble mondial des titres financiers, ce sont largement plus de 50% qui sont contrôlés par des américains…

Par comparaison, la capitalisation boursière de la Chine, son challenger, équivaut à 40% …de celle des USA, soit environ 16% du total mondial.

La capitalisation boursière de la Russie, pour sa part, représente moins de 1,5% de la capitalisation US, soit aux environs de 0,6% du total mondial !

Une seule entreprise américaine, comme Apple, représente à elle seule plus du double de la capitalisation boursière totale en Russie… !

Et qu’en est-il de l’exportation « massive » de capitaux russes qui devrait être la manifestation essentielle de cet « expansionnisme » dévergondé… ?

Comparons les chiffres chinois et russes pour l’année 2016 :

La Chine a exporté en 2016 pour 183 Milliards de Dollars de capitaux, et en a importé 133, soit un différentiel POSITIF, pour l’export, de 50 Mds de Dollars.

https://www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/implanter/chine/investir

Cette même année, la Russie a importé en tout moins de 33 Milliards de Dollars, et n’en a exporté que 22, soit un solde NÉGATIF de près de 11 Mds.

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/File/438470

Et encore, selon la source, environ 70% de ces 22 Mds exportés le sont vers des « zones à fiscalité privilégiée », et ne sont donc pas réellement de l’investissement productif. Plutôt de l’évasion fiscale, en termes moins diplomatiques…

Autant dire, en dépit de quelques cas spectaculaires manifestement montés en épingle par la propagande médiatique occidentale, que l’ « exportation » de capitaux russes, déjà basicalement déficitaire, est donc en réalité carrément à considérer comme négligeable, du point de vue des critères qui en feraient l’expression d’un « impérialisme russe ».

Comment donc peut on considérer un pays, certes capitaliste, mais qui n’exporte quasiment pas de capitaux et dont la capitalisation boursière est des plus réduites, surtout en proportion de sa taille et de son importance géostratégique, à l’échelle d’un continent ?

Ses seules ressources économiques conséquentes reposent sur l’exportation de ses matières premières, et non pas sur leur transformation, et effectivement sur l’exportation d’armes, la seule industrie de pointe qu’elle a réussi à sauver de la débâcle finale de l’URSS sous Gorbatchev et Eltsine. Et qui la sauve plus que probablement d’être néo-colonisée par l’Occident.

Il s’agit donc d’un pays capitaliste, certes, mais non pas encore arrivé au stade impérialiste, et même loin de là, si l’on considère le laps de temps qu’il a fallu à la Chine pour atteindre ce stade, près d’un demi-siècle, et dans un cadre économique largement plus favorable.

Le cas de la Russie, pour spectaculaire qu’il soit, en raison de sa taille, le plus grand pays du monde, et de son importance géostratégique évidente, n’est pourtant pas unique. Et l’on retrouve, à des échelles évidemment très variables, cette situation de bourgeoisie nationale luttant pour conserver son indépendance, et généralement et principalement, face à l’impérialisme US, quoi que d’autres puissances impérialistes, dont la France, ne dédaignent pas d’intervenir en charognards pour tenter de profiter des zones de conflits ainsi créées, comme en Syrie.

Outre la Syrie, qui tente vaillamment de survivre en tant qu’Etat indépendant, la liste est désormais assez longue : Iran, Irak, Yémen, Venezuela, Nicaragua, etc… sans oublier la Palestine, qui reste, au XXI ème siècle, un des derniers cas de colonialisme au premier degré, et validé, néanmoins, par la majorité des pays occidentaux.

Il est clair que la situation des prolétaires de ces pays est particulièrement complexe, car ils doivent à la fois lutter pour améliorer leurs conditions de vie, y compris face à leur bourgeoisie nationale, et faire front contre l’impérialisme.

Ce que l’histoire prouve, c’est que collaborer avec l’impérialisme, contre leur propre bourgeoisie nationale, cela ne fait systématiquement qu’empirer la situation et repousser encore plus loin tout espoir d’émancipation sociale.

Ce que l’histoire prouve également, c’est qu’il ne doivent jamais renoncer à l’indépendance de leurs organisations de classe, parti, syndicats et autres organisations de masse et de lutte. Là où de telles organisations n’existent pas, leur priorité est de les créer, de manière tout à fait autonome, tout en s’impliquant dans la lutte de libération nationale, si une telle lutte est possible.

Des objectifs communs avec la bourgeoisie nationale peuvent amener des compromis tactiques de type « front uni », mais il faut toujours garder à l’esprit que les objectifs stratégiques diffèrent, à plus long terme, et ne pas entretenir ni cultiver d’illusions, ne pas confondre les étapes, celle de la lutte anti-impérialiste et celle de la révolution socialiste, y compris lorsque la bourgeoisie nationale se pare du titre de « socialiste » dans le but d’élargir sa base et d’endormir les revendications sociales.

Dans les pays impérialistes les prolétaires en lutte doivent non seulement combattre leur propre bourgeoisie en tant que bourgeoisie capitaliste et impérialiste, mais aussi manifester activement leur solidarité avec les peuples du monde en lutte contre l’impérialisme, que ce soit l’impérialisme US, un autre, ou même le leur ! Ces manifestations de solidarité sont d’autant plus utiles et importantes que c’est l’affaiblissement général de l’impérialisme qui crée des situations locales où une révolution devient possible. C’est aussi une des leçons essentielles de l’histoire.

Les prolétaires des pays impérialistes doivent non seulement éviter de tomber dans le piège de soutenir leur propre impérialisme contre les peuples opprimés, mais ils doivent aussi éviter de tomber dans le piège du social-chauvinisme qui consiste à s’illusionner sur le caractère « national » de leur propre bourgeoisie et être tentés par un compromis quel qu’il soit, tactique ou stratégique, avec leur propre bourgeoisie.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale il n’existe plus de « bourgeoisie nationale » dans aucun des grands pays d’Europe occidentale, et notamment pas, en France. C’est encore une leçon de l’histoire, et simplement, de plus, aujourd’hui, un constat d’analyse.

La stratégie de front uni tactique contre le fascisme durant la deuxième guerre mondiale était non seulement justifiée, mais elle aurait du être assumée comme telle dès le début du conflit. Par contre, la mise en pratique qui en a finalement été faite a renoncé à l’autonomie politique du prolétariat et a passé avec la bourgeoisie, sous la forme du CNR, un compromis stratégique inadéquate, sauf pour la reconstitution de l’impérialisme français, ce qui s’est traduit, aussitôt la libération, par une reprise de l’agressivité colonialiste française, avec des milliers de morts à la clef, à commencer par ceux de Sétif, le 8 Mai 1945.

Une leçon de l’histoire qui doit absolument contribuer à séparer les véritables marxistes-léninistes des divers résidus du social-chauvinisme néo-thorezien.

Luniterre

 

En doc PDF:

Marxisme-Leninisme, Marx, Lenine, ML, en deux mots, c-est quoi – (Partie-2)

 

Voir également, suite à la « Crise du Covid »:

 

 Marxisme-léninisme,

Marx, Lénine, ML,

en deux mots, c’est quoi?

(Partie 3)

Le ML au 21ème siècle!

Comprendre la crise,

construire une alternative

au système de domination de classe

restructuré mondialement

sur la base du banco-centralisme.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/marxisme-leninisme-__marx-lenine-__ml-en-deux-mots-cest-quoi__partie-3/

 

 

 

 

 

15 commentaires

  1. Sur la Chine et sa dependance auprès des US: une analyse publié sur le site de la F.I. plus quelques ajouts.

    « La confrontation économique entre les Etats-Unis et la Chine, la première et la deuxième économie mondiale, a atteint un stade nouveau et plus dangereux avec l’escalade de la guerre commerciale de l’administration Trump.

    Depuis que les Etats-Unis ont adressé pour la première fois à la Chine, en mai dernier, une série d’exigences concernant leurs politiques commerciales et économiques, les milieux bourgeois ont toujours pensé que, quelle que soit l’ampleur de la confrontation et les déclarations de plus en plus belliqueuses des Etats-Unis, un accord commercial serait finalement conclu.

    Cette conviction, conjuguée aux politiques monétaires de soutien de la Réserve fédérale, a constitué le fondement de l’ascension du marché boursier à des sommets records.

    Mais comme toutes les analyses superficielles du système capitaliste, ce scénario heureux a simplement passé sous silence les contradictions objectives fondamentales du système de profit qui en sont le moteur essentiel.

    Il y a dix ans, au lendemain de la crise financière mondiale, les dirigeants des grandes puissances capitalistes se sont réunis à Londres pour un sommet du G20. Ils s’y sont engagés à ne jamais recourir aux mesures de guerre commerciale des années 1930 pour faire face à la crise – la plus grave effondrement du système financier mondial depuis la Grande Dépression. Les leçons de l’histoire, en particulier le rôle joué par la guerre commerciale dans la préparation des conditions de la Seconde Guerre mondiale, avaient été tirées.

    Les antagonismes inter-impérialistes se sont manifestés à travers le sommet et vont inévitablement s’accentuer. Loin d’avoir établi un plan coordonné à l’échelle mondiale pour sauver le capitalisme mondial , le sommet de Londres n’a fait que démontrer la contradiction irréconciliable entre l’économie mondialement intégrée et le système capitaliste Etat-nation, et l’impossibilité pour les Etats nationaux concurrents d’adopter une approche véritablement internationale à cette crise.

    C’EST CETTE CONTRADICTION FONDAMENTALE ET IRRÉSOLVABLE, ENRACINÉE DANS LA STRUCTURE MÊME DE L’ÉCONOMIE CAPITALISTE MONDIALE, QUI A MAINTENANT ÉCLATÉ SOUS LA FORME DE LA GUERRE COMMERCIALE LANCÉE PAR LES ETATS-UNIS CONTRE LA CHINE.

    Après trois décennies sanglantes qui ont produit deux guerres mondiales, la dévastation économique de la Grande Dépression et les horreurs du nazisme, les Etats-Unis sont devenus la puissance impérialiste dominante.

    Les US ont mis à profit sa puissance économique et sa prépondérance sur ses rivaux pour mettre en place un nouvel ordre économique et politique. Les contradictions qui avaient explosé à la surface dans la période précédente ont été supprimées, mais elles n’ont jamais été surmontées.

    En fait, la relance même du système capitaliste et la croissance économique qu’il a engendrée ont commencé à miner l’hégémonie économique des Etats-Unis sur laquelle l’ordre d’après-guerre était fondé. Le premier signe manifeste du déclin des États-Unis est apparu en août 1971, lorsque le président américain Nixon, confronté à une fuite de l’or, a dénoncé les accords de Bretton Woods de 1944, qui constituaient la base du système monétaire de l’après-guerre, en retirant le soutien en or du dollar américain.

    Un autre tournant majeur se produisit 20 ans plus tard, à la fin de 1991, lorsque la bureaucratie soviétique procéda à la liquidation de l’Union soviétique. Bien qu’elle ait été saluée comme le triomphe du capitalisme, elle représentait une autre phase dans la désintégration de l’ordre de l’après-guerre.

    Alors que l’Union soviétique existait, les Etats-Unis ont pu, sous la rubrique de la Guerre froide, contenir les ambitions et les pulsions des rivaux impérialistes contre lesquels ils avaient mené deux guerres mondiales. Ce facteur de stabilisation avait été supprimé.

    Ce fait a été immédiatement reconnu par le Pentagone lorsqu’il a publié, au début de 1992, un document de stratégie déclarant que la politique post-soviétique des Etats-Unis était d’empêcher toute puissance ou groupe de puissances de contester leur domination à l’échelle mondiale ou dans toute région du monde.

    Mais tout au long des années 1990 et au début du nouveau siècle, le déclin économique des États-Unis s’est poursuivi à un rythme soutenu, caractérisé par la dépendance croissante de leur économie vis-à-vis du parasitisme financier et de la spéculation au lieu de la position industrielle dominante qu’ils occupaient dans l’immédiat après-guerre, processus qui a conduit à la crise financière de 2008.

    Perdant son hégémonie économique relative, les États-Unis ont de plus en plus eu recours à des moyens militaires pour maintenir leur domination mondiale, ce qui a entraîné les guerres continuelles du dernier quart de siècle et plus.
    C’est là que se trouve la source de l’aggravation du conflit avec la Chine. Bien qu’il prenne la forme d’un affrontement commercial, ses racines vont beaucoup plus loin. Sa position vis-à-vis de ses anciens rivaux étant déjà affaiblie, LES ETATS-UNIS NE SONT PAS PRÊTS À PERMETTRE L’ÉMERGENCE D’UN NOUVEAU RIVAL.

    C’est pourquoi ses exigences à l’égard de Pékin vont bien au-delà du rééquilibrage des échanges. ELLES VISENT À EMPÊCHER LE PROGRÈS ÉCONOMIQUE DE LA CHINE, SURTOUT DANS LES DOMAINES DE LA HAUTE TECHNOLOGIE ET DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL, QUE LES ÉTATS-UNIS CONSIDÈRENT COMME UNE MENACE EXISTENTIELLE POUR LEUR POSITION ÉCONOMIQUE ET MILITAIRE.

    Ce n’est pas simplement la position de Trump et des faucons anti-Chine rassemblés dans son administration. C’est la position de l’ensemble de l’appareil de renseignement et de l’appareil militaire américain ainsi que des sections clés de l’establishment politique et des entreprises, comme en témoigne l’appel strident lancé par le leader démocrate du Sénat Charles Schumer pour que Trump continue à « tenir bon » contre la Chine et le soutien à ses mesures par les soi-disant « gauches » du Parti démocratique, comme Bernie Sanders.

    LE SEUL RÔLE ÉCONOMIQUE QUE LES ÉTATS-UNIS SONT PRÊTS À ACCEPTER POUR LA CHINE EST CELUI DE SEMI-COLONIE DE FACTO DES ÉTATS-UNIS.

    Cependant, le régime chinois des oligarques capitalistes, dirigé par Xi Jinping, ne peut accepter une telle subordination. Ayant créé une classe ouvrière forte de 400 millions d’ouvriers par la restauration de la propriété capitaliste et l’intégration de la Chine dans le marché mondial, elle ne peut maintenir un degré quelconque de légitimité politique que dans la mesure où elle continue à produire de la croissance économique.

    La logique inexorable et objective de cette contradiction est la guerre.

    Et le conflit n’est pas seulement avec la Chine. IL DÉCOULE DE LA RECONNAISSANCE AU SEIN DES CERCLES DIRIGEANTS AMÉRICAINS QUE L’ORDRE D’APRÈS-GUERRE FONDÉ SUR LE LIBRE-ÉCHANGE, QUI AVAIT AUPARAVANT BÉNÉFICIÉ AU CAPITALISME AMÉRICAIN, VA MAINTENANT À L’ENCONTRE DE SES INTÉRÊTS.

    Bien avant l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche, le négociateur commercial en chef de l’administration Obama, Michael Froman, a noté dans un article publié dans le numéro de décembre 2014 de la revue Foreign Affairs qu’il y avait eu des  » changements tectoniques  » dans le système commercial mondial après la guerre.

    Ils exigeaient, affirmait-il, un changement dans l' »architecture » du commerce mondial. C’est parce que les Etats-Unis « n’occupent plus une position aussi dominante dans l’économie mondiale » qu’à la fin de la guerre et qu’ils ont dû faire face à « des contraintes sans précédent dans l’élaboration de la politique commerciale ».

    Dans ses diatribes contre le système actuel du commerce mondial et le « vol »à l’Amérique à hauteur de centaines de milliards de dollars, Trump ne fait qu’exprimer plus ouvertement et plus grossièrement la position largement répandue dans les milieux dirigeants américains.

    Alors que le conflit chinois occupe actuellement le devant de la scène, des mesures sont en préparation contre d’autres rivaux américains. Cette semaine, l’administration recevra un rapport du Département du Commerce qui devrait dire que les importations d’automobiles constituent une menace pour la  » sécurité nationale  » des Etats-Unis, fournissant la base légale de la menace de Trump d’imposer des tarifs de 25% dirigés contre le Japon, la Corée du Sud et, surtout, l’Allemagne.

    La menace a déjà été utilisée pour faire pression sur le Japon et l’Union européenne afin qu’ils entament des négociations commerciales bilatérales plutôt que multilatérales avec les États-Unis, auxquelles ils avaient résisté, craignant d’être soumis aux mêmes mesures que celles qui sont actuellement appliquées à la Chine.

    L’IMPORTANCE PROFONDE DE LA GUERRE COMMERCIALE ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE NE PEUT ÊTRE SAISIE QUE SI ELLE EST CONSIDÉRÉE DANS SON CONTEXTE POLITIQUE PLUS LARGE. IL NE S’AGIT PAS D’UNE DISPUTE PASSAGÈRE. DE MÊME QUE LES MESURES ÉCONOMIQUES DES ANNÉES 1930 SONT RELANCÉES, DE MÊME TOUS LES PHÉNOMÈNES POLITIQUES DE CETTE DÉCENNIE BARBARE REMONTENT À LA SURFACE.

    Le danger d’une guerre mondiale s’accroît chaque jour davantage à mesure que les États-Unis déploient leurs forces dans le monde entier – du Venezuela au golfe Persique et à la mer de Chine méridionale – pour défendre leurs intérêts.

    Les forces fascistes, qui doivent être déployées contre la classe ouvrière, sont activement promues par Trump aux Etats-Unis et par les Etats capitalistes à travers le monde dans le développement de formes de gouvernement toujours plus autoritaires. Dans le même temps, les fluctuations des marchés boursiers indiquent le développement d’une autre crise financière encore plus grave que celle de 2008.

    La guerre, la dictature et le fascisme sont la réponse de la classe dirigeante capitaliste à la croissance de la lutte de classe et au virage croissant des travailleurs vers une alternative anticapitaliste et socialiste. »

    Cela montre bien l’état actuel de choses. Ily aura un « impérialisme » chinois si leur impérialisme US le leur permet.

    Cela montre clairement le rôle subordonné de la Chine, son caractère de grand pays du tiers monde où « ses » exportations (60% dans les mains des trusts internationaux) correspondent in fine aux exportations de matières premières d’autres pays du tiers monde (dans son cas de main d’oeuvre à bon marché fondamentalement).

    La Chine donc, peut vouloir être impérialiste et fait tout pour y arriver mais cela depends, en dernier analyse, du feu vert des US. Et les feu sont bien au rouge fixe et risquent de continuer de la même couleur.

    1. >>> LE CARACTÈRE IMPERIALISTE D’UN PAYS NE DEPEND PAS DE SA VOLONTE NI DE CELLE DE SES ADVERSAIRES MAIS DU STADE DE DEVELOPPEMENT DE SON ECONOMIE CAPITALISTE, DU VOLUME DES CAPITAUX FINANCIERS QU’IL CONTROLE ET EXPORTE !!!

      >>>C’EST LE B-A BA DU ML ET ON PEUT VOULOIR DEFENDRE L’IMPÉRIALISME CHINOIS CONTRE LES USA, MAIS CELA N’A EVIDEMMENT RIEN A VOIR AVEC LE ML.

      >>>LA CHINE A COMMENCE A EXPLOITER DEJA PAS MAL DE PAYS DU TIERS MONDE, ET NON DES MOINDRES, ELLE NE PEUT PLUS ETRE CONSIDEREE COMME Y APPARTENANT .

      >>>NE VOIR QUE L’ASPECT RESIDUEL DE LA DEPENDANCE CHINOISE, ASPECT QUI EST EN TRAIN DE DISPARAITRE, C’EST SIMPLEMENT SE DONNER BONNE CONSCIENCE POUR SOUTENIR CET IMPERIALISME CONTRE L’AUTRE, ALORS QUE LA DEPENDANCE EST RELATIVE ET RECIPROQUE .

      >>>C’EST POURQUOI LE STADE ACTUEL RESTE CELUI D’UNE GUERRE COMMERCIALE .

      >>>CELA PEUT CHANGER MAIS PAS DANS UN PROCHE AVENIR.

      >>>LA SITUATION ÉVOLUERA EN CAS DE NOUVEAU KRACH, PROBABLE, DU TYPE 2008, EN PLUS SÉVÈRE.

      LUNITERRE

  2. Tout la question reside dans la situation de la Chine envers les US.

    La Chine depends des US et jusqu’à quel point?
    Les US peuvent-ils obliger la Chine à ne pas toucher leur avance technologique et industriel? Huawei est la réponse.
    La Chine peut « sanctionner » les US comme les US sanctionnent la Chine? Les contre mesures chinoises ont atteint leurs limites.
    La Chine peut encercler les US comme les US encerclent la Chine? Non.
    Les sanctions des Us affectent plus la Chine ou les contre mesures chinoises affectent pplus les US? Oui. Les Us sont leur premier marché.

    A toutes ces questions la réponse est évidente et la Chine apparait comme elle est: un pays principalement exportateur de marchandises produite, en majorité par des trusts internationaux qu ise voit obligée de « s’ouvrir » chaque fois plus face aux pressions et aux « sanctions » US.

    La situation de la Chine est la même que n’importe quel pays du tiers monde qui vit d’un produit ou d’une activité au service des pays capitaistes avancés. En Chine ce sont « ses » exportations…de main d’oeuvre à bon marché …relatif et de son marché (qui peut s’effondrer très rapidement si les impérialsites n’investissent pkus ou retirent leurs billes (phénomène en cours et source de la « décroissance » chinoise).

    Donc on ne peut caractériser encore la Chine que comme un grand pays du tiers monde à développement inégal et combiné dependant des marchés extérieurs.

    Celui qui peut « sanctionner » un pays est en position de lui dicter son vouloir et la position de la Chine par rapport aux US, malgré ce qu’on puisse dire est celle là.

    Recemment, les sanctions ont obligé les entreprises chinoises à ouvrir leur capital aux investisseurs étrangers, donc aux monopoles US.

    Quant aux « exportations de capitaux » dasn la théorie de Lénine, ils étaient le fait de l’alliance des trusts privés avec le système financier privé des pays concernés. L’état chinois place des capitaux et ses capitalistes vouudraient bien se trouver dans la position des trusts impérialistes, mais, hélas pour eux, il n’y a plus de place sur le globe.

    Les US, comme indiqué dans l’article cité, ne peuvent plus admettre un nouveau concurrent sans lui faire la guerre (commerciale ou autre). Que le gouvernement chinois exporte, en partie, le surplus de ce qui lui fond dans les mains, les dollars, voulant préparer le terrain pour devenir un vrai impérialisme et par ses besoins en matières premières est une chose mais cela ne fait pas un « pays impérialiste », mais un pays, comme tant d’autres qui exporte leur surplus. Il y a plein de cas de la sorte, en fait tous les pays « exportent des capitaux à leur mesure ». Cela ne fait pas d’eux des pays impérialistes.

    Où est donc cette alliance du capital financier et industriel dans une Chine encore lourdement dependante de ses exportations qui elle « contrôle » à moitié? Déjà sa « croissance » est statistiquement falsifiée et une crise de l’immobiliaire reste comme épée de Damockes sur leur tête.

    Qu’arriverait-il si les US continuent une guerre de tarifs dont les chinois n’ont déjà pas manière d’y répondre (les dernières « contre mesures » chinoises ne sont pas à l’hauteur des « sanctions » US).

    La guerre commerciale de Trump est celle de la bourgeoise US qui a compris qu’elle doit metre les feux rouges au développement de la Chine autrement que comme pays subordonné à la politique et aux intérêts US.

    LE SEUL RÔLE ÉCONOMIQUE QUE LES ÉTATS-UNIS SONT PRÊTS À ACCEPTER POUR LA CHINE EST CELUI DE SEMI-COLONIE DE FACTO DES ÉTATS-UNIS.

    1. Selon toi… « Tout la question reside dans la situation de la Chine envers les US. »

      >>> C’est surtout tout ce à quoi tu veux la résumer pour tenter de justifier ta thèse pourtant contraire à l’évidence !

      >>>le développement économique de la Chine ne se limite pas à ses échanges avec les USA, bien loin de là, et de moins en moins, en fait, avec ses nouveaux investissements un peu partout dans le monde…. (Afrique, Asie, Europe, et même Amérique Latine)

      >>>Et donc les sanctions US n’ont qu’un effet limité sur l’économie chinoise.

      >>>Le recul de la croissance est relatif et résulte déjà, bien avant les sanctions, de la conjoncture internationale de crise.

      >>>la croissance chinoise reste malgré tout supérieure à la moyenne des autres pays impérialistes.

      >>>l’accumulation du capital financier chinois, deuxième après les USA, n’est pas une légende, et c’est ce qui lui permet d’être exportateur de capitaux et de contrôler les principaux secteurs stratégique de l’industrie chinoise, et notamment, l’industrie lourde.

      >>>Que ce soit Huawei ou d’autre, comme Xiaomi, les fabricants chinois sont en train de rafler tous les marchés de smartphones bas de gamme et moyenne gamMe, c’est à dire l’immense majorité du marché à travers le monde, et une grande part en France et ailleurs…

      >>>Idem pour bien d’autres secteurs

      >>> Par définition il n’y a pas de capital financier qui soit purement « national » (relire Lénine!) >>> l’interpénétration est la règle (participations croisées) !

      >>> ce qui se constitue en impérialisme, ce sont donc des pôles d’accumulation du capital financier, et qui « rayonnent «  à leur tour en exportant des capitaux.

      >>>L’Etat chinois, et même le PCC, n’existent pas en dehors du capital financier chinois des places de Shanghai et Shenzen et contrôle, depuis 1972, ce qui vient de Hong Kong. Et encore plus depuis le rattachement de la RAS.

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/

      >>>La Chine rempli au mieux toutes ces caractéristiques de l’impérialisme, que tu ne veux pas voir… Étrange !

      >>>le fait que la Chine soit encore en interdépendance partielle avec les USA n’y change rien. L’ensemble de ses caractéristiques permet de constater qu’une limite est franchie…

      « Inutile de dire, évidemment, que toutes les limites sont, dans la nature et dans la société, conventionnelles et mobiles; qu’il serait absurde de discuter, par exemple, sur la question de savoir en quelle année ou en quelle décennie se situe l’instauration « définitive » de l’impérialisme. » Lénine

      Luniterre

  3. J’ai dit: Donc on ne peut caractériser encore la Chine que comme un grand pays du tiers monde à développement inégal et combiné dependant des marchés extérieurs.
    Et Luniterre répond: Le recul de la croissance est relatif et résulte déjà, bien avant les sanctions, de la conjoncture internationale de crise. C’est dire la croissance chinoise est fonction de sa capacité à exporter des marchandisses contrôlées encore par des trusts privés internationaux, entre autres, US, vers les US principalement et autres vrais pays impérialistes.

    L’Etat chinois qui contrôle le système bancaire chinois, investi à l’étranger pour créer les conditions d’exportation des marchandises qui d’autres produisent dans son territoire.
    Luniterre parle d’un impérialisme sans monopoles ni banques privées comme moteur mais en fait ces investissement viennent d’un Etat qui a accumulé trop des dollars.

    La monnaie chinoise ne correspond pas à sa valeur réelle ni personne peut disputer à l’Etat, les sociétés chinoises, toutes sous son contrôle, même les plus performantes.

    Du caractère privé d’une fusion des monopoles et de la finance, à la base de l’impérialisme, on se trouve avec un pays encore arriéré sous plusieurs plans, dont l’Etat investi un surplus de dollars pour éviter de se faire trop coincer par les US et qui ne peut qu’accepter, bon gré mal gré, les mesures de subordination imposées par les US.

    Une situation de dependance typique malgré la taille et la puissance de la Chine.

    Ce pays se voit contrer partout par les US, qui liquide ses appuis dans des pays autres (Bolsonaro au Bresil a fait la campagne des US contre la Chine et Trump-Bolton ménace de guerre l’Iran et le Vénezuela, encore des appuis pour la Chine qui ne peut rien faire contre et ce ne sont que certains exemples car cette politique US s’applique partout ) qui l’encercle et la provoque militairement, qui lui impose des sanctions sans que les chinois puissent répondre efficecement et Luniterre voudrait les mettre sous le même plan.

    Le développement de laChine dépends, en dernier analyse, du bon vouloir des US. Ils voudraient bien les bureaucrates et les capitalistes chinois devenir des vrais impérialistes mais ils doivent d’abord, démander la permission aux US.

    Alors vouloir peindre, aujourd’hui, les chinois en « impérialistes » sans voir hiérarchie ni qui oprime qui, n’est pas correct.

    1. Argument massue… ! « J’ai dit: Donc … »

      Ton problème c’est que tu tournes en boucle en répétant les mêmes erreurs d’analyse, et si cette boucle est « dialectique », c’est seulement parce que tu t’enfonces effectivement un peu plus à chaque fois….

      Ce qui caractérise le capitalisme monopoliste d’Etat, par définition, c’est bien l’interpénétration du capital financier et de l’Etat, et des monopoles, et des banques, qu’elles lui appartiennent formellement ou non.

      Les participations d’Etat, en Chine comme dans tout pays au stade du CME, sont des part du capital financier comme d’autres, que ce soit dans l’industrie ou dans les banques… !

      De plus, leur valeur financière et leur validité stratégique sur le marché mondial dépend essentiellement de leurs cours à la bourse de Shanghai ou Shenzen, et le plus souvent aussi, de Hong-Kong, à présent.

      Deux cas, à titre d’exemple, dont l’un remonte à 2006 :

      https://www.challenges.fr/entreprise/ipo-la-banque-chinoise-icbc-seduita-hk-et-decoit-a-shanghai_392134

      https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/La-banque-postale-chinoise-PSBC-en-tres-legere-hausse-apres-son-IPO–23124235/

      Plutôt que de tourner en boucle, le mieux serait de reprendre la dialectique dans le bon sens, celui de la spirale ascendante, celui du ML !

      Luniterre

  4.  » Les participations d’Etat, en Chine comme dans tout pays au stade du CME, sont des part du capital financier comme d’autres, que ce soit dans l’industrie ou dans les banques… ! »

    Was? que est-ce que cela veut dire? Ceci n’est pas une question théorique mais réelle, pratique. La puissance économique de l’Etat chinois vient de la nationalisation de toutes les entreprises et du contrôle, par la banque d’Etat de toutes celles privées. Et bien contrôlé par l’Etat au point que c’est la revendication principale des puissances impérialsites pour finir de s’approprier la Chine.

    C’est donc un capitalisme de Tiers Monde, qui, par ses caractéristiques propres ne veut pas devenir ce qui sont devenus les autres capitalismes du Tiers monde (passe moi l’expression Tiers Monde de triste mémoire). Mais les « lois de l’économie » capitaliste peuvent être imposées par la force et c’est ce qui font les US en ce moment même: « Ou vous nous laissez piller votre économie ou c’est la guerre » et ils les expulsent de partout et les imosent des sanctions et les interdissent leur marché aux produits vraiment chinois.

    Et les chinois peuvent faire de pieds et des mains, mais ils ne peuvent pas échapper à cette ‘logique’. Ils dependent tant par léconomie (si l’économie d’exportation s’effondre, la Chine avec) comme par la force des impérialistes et même une puissance de deuxième ordre peut aller leur faire des provocations avec une frégate.
    Luniterre fait une différence entre la Russie et la Chine, deux grands pays dependants encore, du bon vouloir des impérialistes. Mais en fait, la puissance de deuxième ordre, provoque aussi les Russes et de la même manière en stationnant des chars et des avions de combat à la frontière russe, dans les pays baltes.

    Rien que de penser comment réagirait la puissance sécondaire face à des navires chinois de combat venant faire des provocations armés, rend le tableau encore plus claire.

    1. Ton problème c’est que tu es carrément dans le déni de la réalité du capitalisme financier en Chine, et de sa constitution en capitalisme monopoliste d’Etat exportateur de capitaux à l’instar de tous les autres impérialismes :

      « La puissance économique de l’Etat chinois vient de la nationalisation de toutes les entreprises et du contrôle, par la banque d’Etat de toutes celles privées. »

      >>> Les banques chinoises, même à participation étatique, sont des sociétés par actions cotées en bourse, comme la majorité des monopoles industriels chinois.

      Je t’ai même donné quelques exemples.

      L’Etat n’est pas une entité neutre en termes de nature de classe. L’Etat chinois est entièrement contrôlé par le capital financier, et le fait que ce capital financier soit majoritairement chinois est caractéristique de la formation d’un pôle impérialiste chinois. Point barre.

      Les chiffres comparatifs entre la situation russe et la situation chinoise sont dans l’article. Le capital financier russe est à l’état embryonnaire et représente, en volume total, moins de 3% de celui de la Chine.

      En export de capitaux, la comparaison est vite faite : la Russie en importe plus qu’elle n’en exporte !

      Etc…

      Ouvre simplement les yeux et tu comprendras…

      Ce n’est donc pas essentiellement une « question théorique », mais une question concrète que les fondamentaux du ML permettent d’analyser clairement, ce que tu refuses de faire.

      Luniterre

  5. Une rapide recherche sur Internet donne un article sur l’économie chinoise qui montre son développement et ses problèmes et, naturellemenbt ,ne la classe aps en « impérialiste » mais comme pays en développement. Il est tiré de « MAJOR PREPA » https://major-prepa.com/geopolitique/les-mutations-de-leconomie-chinoise/

    Je poste la deuxième partie par manque d’espace.

    ***********************


    NDTML >>> CET ARTICLE N’EST EN RIEN CONTRADICTOIRE AVEC LE CONSTAT D’ANALYSE ML DES FONDAMENTAUX IMPERIALISTES DU STADE ACTUEL DU CAPITALISME CHINOIS

    >>> « Une rapide recherche sur Internet donne…  » 1000 ARTICLES SUR L’ECONOMIE CHINOISE >>> LE RÔLE DE L’ANALYSTE ML N’EST PAS DE REPUBLIER TOUT ET N’IMPORTE QUOI, MAIS DE CHERCHER LES DONNEES ESSENTIELLES QUI CARACTERISENT UNE EVOLUTION

    QUELQUES POINTS RELEVES DANS L’ARTICLE:

    >>>Le secteur public passe de 73% de la production industrielle en 1988 à seulement 35% en 1992.

    >>>En 2005, les réglementations qui interdisaient aux sociétés privées l’accès à un certain nombre de secteurs tels que les infrastructures, les services d’utilité publique ou les services financiers ont été abolies.
    D’un autre côté, les autorités se sont aussi lancées dans des réformes du secteur étatique, qui dominait l’économie depuis le début des années 1990 :
    Les entreprises d’état sont constituées en sociétés dont beaucoup sont cotées en bourse.

    >>>L’essor du secteur privé constitue un des faits les plus marquants de l’expansion chinoise. Si l’on considère les entreprises qui n’appartiennent ni à l’État ni à une collectivité, le secteur privé est à l’origine de 60% de la valeur ajoutée produite en 2018 (entreprises non agricoles) et contribue à plus de la moitié des recettes fiscales. En 2017, 90% des nouveaux emplois ont été créés dans le secteur privé.

    ********************************************

    L’ARTICLE:

    « B. Quels éléments ont contribué à une telle émergence économique ?

    Cette performance extraordinaire a été possible grâce aux réformes économiques engagées par les autorités, qui ont progressivement libéré les mécanismes du marché. La mutation s’est amorcée dans le secteur agricole il y a plus de 20 ans et s’est étendue peu à peu à l’industrie et à de larges pans du secteur des services.

    Nous connaissons tous (à peu près), les débuts de la libéralisation en Chine. Le Parti communiste chinois a défini l’économie de la Chine comme une « économie socialiste de marché. De 1978 à 1989, le gouvernement chinois a mené une politique de réformes économiques importante, faisant passer la Chine d’une économie planifiée de type soviétique à un « socialisme de marché » :

    Collectivisation de l’agriculture laisse place à un système de responsabilisation individuelle des terres.
    Des gérants ont été introduits dans les secteurs industriels, permettant l’essor de nombreuses petites entreprises.
    Le contrôle des prix a été relâché (sauf pour les produits de première nécessité pour les paysans)
    La création de ZES (zones économiques spéciales) par Den Xiaoping, preuve que le gouvernement souhaite plus que tout attirer des capitaux étrangers. Ces zones sont exemptes de taxes.

    Le secteur public passe de 73% de la production industrielle en 1988 à seulement 35% en 1992. Cela a permis le passage d’une économie planifiée à une économie mixte et la redécouverte des fondements du libéralisme économique, tout en sauvegardant le communisme officiel du régime.

    De nombreuses réformes ont ensuite été menées à bout :

    Dès l’année 2000, des mesures de contrôle des prix ont été démantelées, sauf dans le secteur de l’énergie.
    Les autorités ont instauré un nouveau droit des sociétés, autorisant des particuliers à détenir des sociétés à responsabilité limitée
    Le gouvernement a appliqué des lois sur la concurrence, qui visent à unifier le marché interne.
    Le climat des affaires a été ravivé par l’autorisation de l’investissement direct étranger dans le pays, l’abaissement des droits de douane, le démantèlement du monopole de l’État sur le commerce extérieur et la suppression des taux de change multiples.

    Cette dynamique s’est poursuivie récemment avec l’entrée de la Chine dans l’OMC, qui a entraîné la normalisation d’un grand nombre de textes législatifs et réglementaires et ouvert la voie à de nouvelles réductions de droits de douane.

    En 2005, les réglementations qui interdisaient aux sociétés privées l’accès à un certain nombre de secteurs tels que les infrastructures, les services d’utilité publique ou les services financiers ont été abolies.

    D’un autre côté, les autorités se sont aussi lancées dans des réformes du secteur étatique, qui dominait l’économie depuis le début des années 1990 :

    Les entreprises d’état sont constituées en sociétés dont beaucoup sont cotées en bourse.

    De façon plus générale, c’est tout une libéralisation des entreprises (laisser mourir les petites entreprises qui ne sont pas rentables, restructurer les grandes) et une flexibilisation du marché du travail (assouplissement des contrats de travail etc) qui sont menées, couplées à des dispositifs d’aide aux chômeurs.

    Enfin, les autorités se sont appliquées à améliorer le niveau de qualification des jeunes. Elles ont notamment lancé un programme pour assurer à tous les enfants un minimum de neuf ans d’enseignement, en veillant particulièrement à ce que les zones rurales atteignent cet objectif. L’enseignement supérieur a également été réformé.

    C. Concrètement, comment s’est opéré le décollage ?

    Toutes ces réformes ont amélioré les conditions de mobilisation des ressources générées par un taux d’épargne parmi les plus élevés du monde (le taux d’épargne brute avoisine 50% du PIB). Ceci a induit un gonflement accéléré du stock de capital. L’investissement a également été un vecteur d’urbanisation de la société, phénomène qui est allé de pair avec un afflux de travailleurs ruraux vers les secteurs industriels et de services. Étant donné la faible productivité des travailleurs du secteur agricole, ce phénomène a considérablement dopé la croissance.

    L’essor du secteur privé constitue un des faits les plus marquants de l’expansion chinoise. Si l’on considère les entreprises qui n’appartiennent ni à l’État ni à une collectivité, le secteur privé est à l’origine de 60% de la valeur ajoutée produite en 2018 (entreprises non agricoles) et contribue à plus de la moitié des recettes fiscales. En 2017, 90% des nouveaux emplois ont été créés dans le secteur privé.

    Enfin, bien que les inégalités de revenu aient augmenté, cette croissance phénoménale a permis l’émergence d’une classe moyenne en Chine, qui a dépassé celle des États Unis en nombre en 2015. Cette nouvelle classe moyenne veut tout simplement dire que la population a davantage de revenu disponible (en % du revenu total de chaque ménage) à dédier à la consommation de produits secondaire ou aux loisirs, ce qui entraîne encore plus de croissance.

    III. Un ralentissement inévitable ?

    A. Une situation vraisemblablement alarmante

    La Chine est confrontée aujourd’hui à de sérieux obstacles internes. Keyu JIN (une économiste de la London School of Economics) prône que le ralentissement chinois n’est pas dû à la transition vers un autre modèle de croissance, mais surtout au fait que le secteur privé est complètement étouffé par le public. Plus spécifiquement, les entreprises nationales bénéficient d’un traitement préférentiel lorsqu’il s’agit d’acquérir des commandes, des droits de propriété ou du crédit.

    Nombreux sont ceux qui, à l’image de Zhang JUN (le directeur du Centre des Etudes Economiques de l’université de Fudan), recommandent de borner le rôle des entreprises nationales à certains secteurs uniquement. L’entrée d’entreprises du secteur privé dans le marché engendrerait d’avantage d’innovation et de compétitivité. Mais agir dans le cadre d’une économie de plus en plus soutenue par la demande intérieure devient très complexe.

    Un des constats les plus importants à faire sur l’économie chinoise est ce que la Banque Mondiale a appelé « the middle-income trap » ou le « piège de revenu intermédiaire » en français. Ce concept décrit une situation où un pays connaît une forte croissance, surtout grâce à un faible coût de travail. Puis, par des mécanismes économiques de base, la rémunération du travail augmente progressivement, conformément à la répartition des bienfaits de cette croissance. Ce pays connaît alors une période où la croissance économique se tarit, en raison de cette hausse du coût du travail. Cette situation est fortement caractéristique des pays en développement latino-américains et asiatiques. Après tout, la Chine n’y échapperait pas non plus.

    « Alors que la Chine bénéficie d’une croissance économique à deux chiffres, comme le souligne la Banque Mondiale, le pays aura du mal à éviter ce que l’on appelle le « piège du revenu intermédiaire » avec une croissance maintenue » – Chris HOG, Les classes moyennes prises au piège, 2011.

    Enfin, la pollution constitue un autre défi de taille : Pékin est la 4ème ville la plus polluée au monde, et la pollution de l’air imposer à la collectivité un effort dont le coût estimé se situe entre 3% et 8% du PIB. Les investissements effectués dans le cadre des deux derniers plans quinquennaux ont amélioré la lutte contre la pollution en atténuant fortement la corrélation entre croissance économique et dégradation de l’environnement : la concentration moyenne de particules fines dans l’air de la capitale a baissé de 20% entre 2016 et 2017. Néanmoins on estime que 20% des terres agricoles chinoises restent polluées.

    Cette question, souligne la nécessité pour la Chine d’intensifier ses réformes institutionnelles.

    B. Quel danger font peser les États-Unis sur la Chine actuellement ?

    Nous en parlons depuis un moment, surtout au travers du personnage de Trump, investi à la présidence des États-Unis depuis le 20 janvier 2017. Mais plus spécifiquement : quel menace pose ce pays pour la Chine ?

    La position de Trump sur le commerce extérieur est bien connue : il n’est pas amplement favorable à l’ouverture actuelle des États-Unis (disons-le comme ça). Or, la Chine est fortement dépendante des relations commerciales établies au sein de la globalisation : ce pays est le plus gros exportateur au monde et il est profondément interdépendant avec les États-Unis. Les politiques néo-protectionnistes envisagées par M. Trump, combinées à la dérégulation financière, mettront gravement en danger tous les pays ayant un large surplus commercial vis-à-vis des États-Unis.

    On estime que le ralentissement de la croissance chinoise de 2018 est imputable à la fois aux mesures prises par Pékin pour tenter de réduire son endettement (moins de dépenses et moins de crédits) mais aussi les taxes imposées par les États-Unis qui ont largement freiné les exportations chinoises.

    C. Toutefois, nombreux sont ceux qui ne tirent pas la sonnette d’alarme

    Malgré la baisse de l’investissement et la crise de l’industrie chinoise, la consommation des ménages ne semble pas avoir souffert du ralentissement de la croissance, comme ne manque de le souligner Jim O’NEILL, économiste à Goldman Sachs.

    Justin Yifu LIN, un ancien chef-économiste à la Banque Mondiale, exprime son optimisme sur les capacités de la Chine à renouer avec une croissance soutenue. Pour lui, « la Chine souffre des séquelles de la crise financière de 2008 et de la chute de la demande en exportations ». C’est pourquoi, le ralentissement récent est dû « à des facteurs externes et cycliques, et non pas à une limite naturelle de son économie ».

    C’est donc très confiant qu’il recommande des politiques pour relancer la demande interne, avec des progrès à faire en infrastructure, urbanisation, gestion de l’environnement et industries high-tech. Ces éléments suffiraient à atteindre les objectifs du gouvernement sur le long terme.

    Non seulement le ralentissement est censé être temporaire pour Justin LIN, mais le potentiel économique de la Chine est loin d’être pleinement exploité. En effet, il souligne que son PIB par habitant en 2008 ne représentait qu’1/5 de celui des États-Unis. C’était le cas du Japon en 1951 et ce pays a connu une croissance phénoménale (9.2% en moyenne) pendant deux décennies !

    Mais… what now ?

    Ces différentes analyses témoignent de la difficulté d’appréhender la « crise » que traverse l’économie chinoise actuellement. Il reste censé d’assurer que ceci est à la fois dû aux dynamiques cycliques d’une économie et au relatif déclin du potentiel économique du pays. Mais la place que prend chacun des deux facteurs dans l’explication de ce ralentissement demeure un mystère…

    Pour Yu YONGDING, un ancien membre du Comité de Politique Monétaire de la Banque Populaire de Chine, les deux arguments ont la même importance : le défi du gouvernement consiste alors à adresser les problèmes de demande (de plus court terme) et ceux d’offre (d’avantage de long terme) simultanément. Il insiste sur le fait que la solution n’est pas aussi évidente qu’une stimulation Keynésienne ou une simple réforme du côté de l’offre.

    Pourtant, nous observons que depuis 2015, le même discours officiel revient, en parlant constamment de : « supply-side structural reform », illustrant le point de vue du gouvernement, qui ne se concentre que sur la déficience de l’offre, donc sur le long terme. Yu YONGDING s’exprime sur cette prise de position en proposant de s’intéresser également à l’explication du ralentissement par un blocage du côté de la demande. A ce sujet, il est convaincu qu’une stimulation de la demande agrégée au moyen de l’investissement en infrastructure est l’élément qui manque à la politique économique menée par le gouvernement.

    D’autres sont plus optimistes. Pour Stephen ROACH, « la Chine a la stratégie, les moyens et la volonté d’entreprendre une transformation structurelle importante, faisant évoluer son économie vers les services ».

    Michael SPENCE (Prix Nobel d’Economie 2001) et Fred HU sont d’accord avec ces propos. Pour eux, l’économie chinoise ne fait que passer par une mauvaise étape de son histoire, tout à fait réversible (« China’s economy is experiencing a bumpy deceleration, not a meltdown ») et due principalement à une demande étrangère trop faible. Mais ils vont bien plus loin dans leur analyse, et assurent que le pays doit se lancer dans une transition vers une économie d’avantage innovante et tirée par la demande intérieure.

    La désaccélération progressive de l’économie chinoise depuis 2010 est un sujet délicat pour les responsables politiques chinois. Identifier les causes de ce ralentissement et formuler les bonnes politiques à mettre en œuvre ne va pas être une tâche facile. Mais l’économie mondiale compte sur la Chine pour y arriver, encore plus depuis que Trump rajoute des facteurs d’instabilité périlleux pour la prospérité économique mondiale.

    En résumé, pour les plus paresseux :

    Les années 1950 à 1970 ont certainement été difficiles, mais l’économie chinoise passait par des étapes jugées nécessaires (par les économistes adeptes des théories des « late comers » par exemple) à son développement économique. L’économie chinoise présente alors des caractéristiques bien spécifiques :

    Une quasi-autarcie économique et une économie planifiée de type soviétique.
    Des grands programmes dans l’industrie et l’infrastructure.
    une économie qualifiée d’ “usine du monde”
    Elle s’érige en tant que puissance émergente dès la fin des années 1970, alors que son décollage économique et ses taux de croissance à deux chiffres rendent jaloux les autres pays asiatiques et contribuent à l’image d’un âge d’or économique, une sorte de Trente Glorieuses chinoises : « le miracle ». L’économie chinoise est donc définie par :

    Une dépendance accrue à la demande étrangère et, en conséquence, une économie quasi entièrement tournée vers l’exportation.
    Une exportation de produits à plus forte valeur ajoutée, même si elle continue d’inonder le marché avec la stratégie plutôt « quantitative » qui lui a valu le poste de plus grand exportateur mondial.
    De nombreuses réformes mises en œuvre par le gouvernement pour libéraliser et privatiser l’économie mais en renforçant l’éducation et la protection sociale.
    C’est en 2010 que ces taux phénoménaux laissent place à un déclin progressif de la croissance. En 2014, alors qu’elle semble toujours stagner, les économistes font des prédictions sur l’avenir du pays. Nous sommes maintenant témoins de :

    Une progressive (mais assez lente) transition vers un modèle de croissance où la demande domestique prend une place plus importante, dans une tentative de minimisation des risques vis-à-vis de sa dépendance de l’étranger.

    Quels problèmes demeurent aujourd’hui ?

    Le gouvernement semble mettre en place des réformes économiques en pensant aux problèmes d’offre uniquement, donc sur le long terme. Cela traduit sa vision de la crise comme un écart de la croissance effective du pays du trend de sa croissance potentielle.
    Une meilleure répartition du capital est souhaitable. Les marchés d’actions et obligataires ont récemment été ouverts aux entreprises privées mais il reste encore beaucoup à faire pour qu’elles soient vraiment compétitives dans leur accès au capital. »

    Une meilleure législation commerciale est souhaitable pour abaisser les obstacles à la création d’entreprises.
    L’inflation. La relative fixité des taux de change vis-à-vis du dollar américain a exposé l’économie à des poussées inflationnistes ou déflationnistes ; De ce fait, le taux d’inflation, très instable au cours de la décennies écoulée, a été près de huit fois supérieur à celui des États-Unis et quatre fois supérieur à celui de l’Europe Occidentale. L’afflux de devises a rendu nécessaire l’achat d’actifs en dollars pour stabiliser le cours de change. Il a donc été extrêmement difficile d’éviter un gonflement de la masse monétaire. Globalement, une plus grande flexibilité du taux de change permettrait aux autorités d’adapter plus aisément la politique monétaire aux priorités nationales, afin d’éviter le risque de nouvelles hausses de l’inflation, et de laisser les forces du marché déterminer plus largement les taux d’intérêt bancaires. La réévaluation du yuan en juillet 2005 allait dans ce sens.

    La mutation économique de la Chine est impressionnante, riche d’enseignements, mais aussi source de défis multiples. La dernière décennie pourrait être écrite comme l’ère de l’accélération des réformes. Pour que la croissance se poursuivre au même rythme pendant les dix prochaines années, il faudra tout mettre en œuvre pour préserver, voire amplifier, cet élan réformateur.

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