Belarus : Good Bye . . . Who ?

__Le 29 Mai, le blogueur Sergueï Tsikhanovski est arrêté à Hrodna pour une altercation, en réalité extrêmement violente, avec un policier local…

__Le 19 Juin, le banquier Babariko, chef de file réel de l’opposition, est arrêté pour « évaporation » de 430 Millions de dollars de sa banque vers la Lituanie…

__Le 24 Juillet, Tsepkalo, ancien ambassadeur aux USA, devenu « opposant » à Loukachenko, s’enfuit en Ukraine, en passant par la Russie…

__La veille des élections, la femme de Tsepkalo, devenue « supportrice » de Svetlana Tikhanovskaïa, prend la tangente par le même chemin…

__Le lendemain des élections, Svetlana Tikhanovskaïa elle-même s’enfuit en Lituanie…

__Au 17 Août, Maria Kolesnikova, « bras droit » du banquier Babariko reste, sur le terrain, la seule véritable « tête » du mouvement de déstabilisation du pays, face au Président Loukachenko.

Belarus : Good Bye . . . Who ?

Bien entendu, ce titre, à vocation d’interpeller, n’infère pas pour autant que le Bélarus actuel soit une démocratie socialiste, en aucune manière, même s’il revendique en partie, tout comme la Russie de Poutine, l’héritage historique de l’URSS. Du reste, l’URSS des dernières décennies, tout comme la RDA et d’autres « pays de l’Est » étaient essentiellement des régimes nationalistes bureaucratiques bourgeois, même s’ils avaient su préserver quelques vestiges des avantages sociaux accordés à leurs peuples. Ce qui est encore en partie le cas, également, en Bélarus actuel, de l’avis même des observateurs occidentaux, qui « expliquent » ainsi, et à leur corps défendant, en quelque sorte, la durabilité, jusqu’à présent, du régime présidentiel de Loukachenko, et sa résistance actuelle, quoi qu’en disent les médias occidentaux, qui occultent carrément la mobilisation massive du Dimanche 16 Août en sa faveur, exactement en vis-à-vis temporel de celle de l’opposition pro-occidentale.

Malheureusement, il ne nous est pas possible de comprendre en temps réel exactement tout ce qui se dit en Russe dans les vidéos d’actu, sans en avoir d’abord le script, et pour une traduction précise, il faut encore plus de temps.

Restent pas mal d’articles, de toutes provenances et donc des recoupements de sources à faire, et c’est déjà très long.

Concernant les émeutes et manifs, la plupart des sources viennent du camp occidental et pro-occidental.

Concernant les premières nuits d’émeutes, on a des vidéos de « Global News » (Canada), qui prennent leurs sources à RFERL, le média « européen », en fait gouvernemental US, datant de la guerre froide :

« Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) est une radio et un groupe de communication privés financés par le Congrès des États-Unis. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Free_Europe

https://www.usagm.gov/networks/rferl/

https://youtu.be/oJRDIQIQ1iE

On y voit bien, néanmoins, qu’à ce moment, les émeutiers et manifestants n’y sont pas une foule ni aussi « immense » qu’on veut bien nous le dire, ni surtout, aussi pacifique…

Ce sont principalement des jeunes qui sont tombés dans le piège de la propagande « antiautoritaire » par laquelle l’impérialisme avance masqué, ici comme dans d’autres pays, ce qu’il va même jusqu’à revendiquer carrément :

https://www.rferl.org/a/authoritarian-leaders-are-watching-the-turmoil-in-belarus-closely-so-are-the-people-tiring-of-their-rule-/30778461.html

Une fois enclenché ce cycle de provocations/répression, cela « permet » donc à ces merdias et aux nôtres de faire passer Loukachenko pour un dictateur et donc tenter de le délégitimer.

Et notamment en essayant d’accréditer leur première prétention au « pacifisme », par cette première « chaine de femmes », le 12 Août, qui se comptaient 250, en fait, selon les organisateurs eux-mêmes :

https://youtu.be/6b2mJgZEx4Y

https://twitter.com/i/status/1293461270079954946

De fait, face à cette stratégie effectivement pacifique, les interventions policières ont cessé, et d’autres manifestations pacifiques ont pu se déployer tout à fait librement, sous cette supposée « dictature » !

Leur importance, même avec l’opportunité du W-E du 15 Août, reste malgré tout relative, si l’on se fie aux chiffres de l’AFP, qu’on ne peut supposer de les minimiser :

« Dans la soirée, au moins 3.000 personnes étaient rassemblées devant la siège de la télévision publique, dans la capitale Minsk, pour réclamer « la vérité » et protester contre la réélection de Loukachenko. »

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/belarus-manifestations-a-minsk-loukachenko-dit-que-poutine-lui-a-assure-une-aide-securitaire-f42abcaf4179710b4e7798eef6d8d958

3000 manifestants dans une capitale qui compte près de deux millions d’habitants, cela ne constitue donc pas réellement une situation insurrectionnelle. La manifestation oppositionnelle de Dimanche a naturellement regroupé beaucoup plus de monde, et même, probablement, dix fois plus, mais elle a aussi trouvé son « répondant », et lequel, du côté du Président Loukachenko, qui n’a pas hésité à s’adresser seul et directement à la foule immense venue le soutenir dans l’épreuve que traverse la Biélorussie.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/16/belarus-resistance-populaire/

LE DIMANCHE 16 AOUT 2020 >>>  LE PRÉSIDENT RÉÉLU

Il ne s’agit pas pour autant de minimiser la violence de la répression des premières émeutes, ni d’oublier la première victime, dont le cas semble éventuellement, selon les sources occidentales, assez comparable à ce qui s’est passé chez nous avec Remy Fraisse, malheureusement.

Dans un contexte où les jeunes émeutiers relançaient effectivement les grenades non explosées vers les policiers, ceux-ci avancent l’hypothèse qu’il en a été lui-même la victime, ce qui reste donc néanmoins peu clair selon les documents vidéos.

Ayant manifestement atteint son but, la phase « émeutes » du plan de déstabilisation de la Biélorussie semble donc devoir en rester là, au profit d’une tentative pseudo-« pacifique » d’améliorer le rapport de force en faveur de l’ « opposition » pro-occidentale.

L’un des moyens est donc de tenter de paralyser l’économie du pays par des grèves, ce qui a connu un début de réalisation, dans quelques entreprises emblématiques, en fin de semaine, mais sans que l’on puisse comprendre d’où vient réellement l’initiative, sur le terrain. La « spontanéité » de ces grèves, toutefois, n’apparaît pas évidente, pour le moins… !

De la durabilité de ces grèves dans les jours et les semaines à venir dépend certainement une grande partie du rapport de forces politiques.

Outre le gouvernement de Loukachenko, quelles sont donc les forces « oppositionnelles » ?

On nous présente souvent Svetlana Tikhanovskaïa en cheffe de file d’un trio de femmes également présentées comme « héroïques » par les médias occidentaux.

Qu’en est-il réellement ?

Outre la candidate Svetlana, il y a donc Veronika Tsepkalo, qui est effectivement la femme d’un autre prétendant au titre de président de la Biélorussie, à savoir Valery Tsepkalo, ancien ambassadeur de Biélorussie, de 1997 à 2002, …aux USA !

Sa candidature a été formellement rejetée par l’administration pour validation d’un nombre insuffisant de signatures, ce qu’il conteste, mais il a finalement été mis en cause dans diverses affaires financières et immobilières, en partie en lien avec le financement de sa campagne.

Formellement, il ne prétendait pas rompre les relations avec la Russie, mais seulement en « réviser » les termes, en vue de renouer avec les USA et l’UE.

Néanmoins, s’il s’est enfui d’abord vers la Russie, dès le 24 Juillet, avant de se réfugier en Ukraine, c’est, de l’avis même de sa femme, parce que la frontière est plus facile à franchir :

https://ria.ru/20200729/1575088333.html

Du reste, en fait de « résistante », elle a suivi le même chemin, dès la veille des élections, se contentant de voter « courageusement » à l’ambassade de Biélorussie à Moscou… laissant donc Svetlana se débrouiller sur le terrain, avec ses « plaintes » aux autorités électorales biélorusses !

(Aux dernières nouvelles, Mme Tseplako a également pour l’instant, posé ses valises en Ukraine… !)

Mais la route de Tseplako ne semble pas devoir s’arrêter en Ukraine, et il prévoit de se rendre en Pologne, pour y rencontrer des « politiciens sérieux » …des USA !!! :

« Планирует переезд с Украины в Польшу, где намерен встретиться с «серьёзными политиками» из США. »

https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%A6%D0%B5%D0%BF%D0%BA%D0%B0%D0%BB%D0%BE,_%D0%92%D0%B0%D0%BB%D0%B5%D1%80%D0%B8%D0%B9_%D0%92%D0%B8%D0%BB%D1%8C%D1%8F%D0%BC%D0%BE%D0%B2%D0%B8%D1%87

https://www.rbc.ru/politics/16/08/2020/5f38d4059a7947353afc8ced?from=newsfeed

Voilà donc pour l’un ou en apparence l’une des deux « anges gardiennes » de Svetlana Tikhanovskaïa …

De l’autre côté du triangle, ( …un étrange triangle à six côtés, en fin de compte !)  on trouve donc une autre femme, qui est Maria Kolesnikova. Contrairement à une idée reçue, elle n’est pas la femme d’un autre candidat « injustement évincé », mais la directrice de campagne de Viktor Babariko, le « challenger n°1 » ou généralement considéré comme tel, du Président Loukachenko.

Viktor Babariko a fait l’essentiel de sa carrière dans la banque, depuis 1995, dont ces vingt dernières années comme PDG de Belgazprombank, une importante banque en Biélorussie, en réalité détenue par les capitaux russes de Gazprom et Gazprombank, qui en détiennent chacun quasiment la moitié, moins de 1% étant encore contrôlé par un Comité d’Etat biélorusse.

Néanmoins, et là où l’affaire prends tout son sens, contrairement à Tseplako, encore formellement « mitigé » sur le sujet, Babariko s’est carrément présenté comme le candidat de la rupture de la Biélorussie avec son allié principal et traditionnel : la Russie !

En effet, outre sa profession de « foi » en l’économie de marché, il s’est prononcé ouvertement pour le retrait de la Biélorussie de l’’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) regroupant, depuis 2002, l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan.

« Бабарико считает, что Беларусь должна выйти из ОДКБ »

https://reform.by/babarikoschitaetchtobelarusdolzhnavyjtiizodkb

Et c’est évidemment au nom de cette alliance que la Biélorussie pourrait faire appel à ses alliés, dont, tout aussi évidemment, la Russie, pour défendre son indépendance contre les ingérences étrangères impérialistes.

Compte tenu du poids économique que représente Gazprom en Russie, on comprend donc mieux l’origine des tensions qui ont surgi entre la Russie et la Biélorussie, récemment.

D’une part, Loukachenko a toujours tenté de trouver un équilibre, en réalité, entre l’influence Russe et l’influence européenne, dans ses relations politiques extérieures, tout en préservant farouchement l’indépendance de son pays, et d’autre part, il apparait donc clairement qu’une fraction importante du capital russe a une « attirance vers l’Ouest » qui la verrait revenir à une politique comprador-kollabo du type « eltsinien », des années 90, de sinistre mémoire.

Du reste, bon nombre de participants au meeting de soutien à Loukachenko, le 16 Août, ne s’y sont pas trompés, qui brandissaient des pancartes, précisément, contre le « retour aux 90 » !

La position de Vladimir Poutine est donc en réalité plus délicate que jamais, sur ce point, sa popularité ayant été précisément acquise dans la lutte contre les pratiques de cette époque.

Il apparaît donc que Loukachenko se trouve désormais placé en leader potentiel de l’ensemble des bourgeoisies nationales de l’OTSC qui refusent de se saborder sur l’autel de la mondialisation banco-centralisée et impérialiste.

Ce fait est d’autant plus caractéristique que le conflit se poursuit, en réalité, entre ces factions, concernant, précisément, le contrôle de Belgazprombank.

En effet, si Babariko a pris la « sage précaution » de démissionner de son poste de PDG de la banque, juste avant de se proclamer candidat à la Présidentielle biélorusse, ce n’en fut pas moins une occasion, pour les autorités financières biélorusses, de commencer une investigation sérieuse sur les comptes de la banque et la gestion de Babariko et ses proches collaborateurs : c’est, entre autres, la bagatelle de 430 millions de dollars qui se sont « évaporés » des comptes de la banque en direction de …la Lituanie !!! 

De sorte que la validation ou non des signatures, dans son cas, n’était plus réellement le problème de la validation de sa candidature… !

Ce fut, par contre, l’occasion, pour l’Etat Biélorusse et sa propre Banque Centrale Nationale, de prendre le contrôle au moins provisoire de  la gestion de Belgazprombank.

En Biélorussie, la Banque Centrale est donc encore elle-même sous le contrôle de l’Etat, et on voit donc bien tout de suite la différence que cela fait en matière d’indépendance nationale, et même de démocratie, en réalité, dans la mesure ou la volonté du président reste le reflet de la partie la plus consciente et lucide de la population sur cette question d’indépendance économique et financière, qui conditionne, par conséquence incontournable, la possibilité d’une politique sociale !

Bien entendu, l’issue de ce conflit entre la Russie, ses diverses factions de capitalistes, et l’Etat Biélorusse « Loukachenkiste » est loin d’être réglée. Néanmoins, l’action de Loukachenko, dans ce domaine, a le grand mérite de poser la question sur des bases réelles, sur des actes concrets, et non sur des paroles en l’air, qui n’engagent que les naïfs qui les écoutent, en dernier ressort.

Mais un troisième larron, pour le compte des partisans de l’économie de marché à tous crins, était donc en lisse dans ce combat…

C’est de ce troisième couteau, pourrait-on dire, que Svetlana Tikhanovskaïa est donc la femme… ! Troisième couteau semble, de plus, être le terme adapté pour ce « businessman » dont les traces « professionnelles » se perdent dans les méandres d’une nébuleuse que certains médias russophones ont assez vainement tenté de reconstituer. L’ironie de la chose étant l’emblème lui-même de cette nébuleuse d’ « affaires » : « Компас », la boussole !

Son activité supposée étant la publicité, et son dernier bilan connu, datant de 2017, étant de 13,251 Millions de Roubles, soit 159 012€.

https://synapsenet.ru/searchorganization/organization/1097746266815-ooo-kompas-prodakshn

https://zachestnyibiznes.ru/company/ul/1117746980042_7725741591_OOO-STUDIYa-KOMPAS

« Сергей Тихановский: что известно о его бизнесах »

https://officelife.media/news/17492-sergeitikhanovskiwhatisknownabouthisbusinesses/

« Кто такой блогер Сергей Тихановский, который хочет быть президентом Беларуси »

https://ru.hrodna.life/2020/05/09/sjargejcihanoski/

https://belsat.eu/ru/news/kto-takoj-bloger-sergej-tihanovskij-kotoryj-hochet-byt-prezidentom-belarusi/

Ses traces, déjà assez floues avant, se perdent donc, depuis 2017, jusqu’au démarrage de son activité de blogueur, en 2019. Activité dans laquelle il a fait montre, par contre, de grosses qualité de communiquant médiatique, en donnant la parole à une variété importante d’éléments signifiants pour la société bielorusse.

Tout à fait dans l’esprit de « Radio free europe-Radio Liberty » (RFERL), le média US de propagande à grande échelle, qui le soutient évidemment, il a donc réussi à donner à son discours libéral-libertaire une consistance populaire dont il manquait encore pour percer à un niveau assez élevé, aidé par la conjonction de la crise et de l’image inévitablement « datée », en apparence, du Président Loukachenko.

Séduisant, assez naturellement, en outre, la jeunesse par son aspect « antiautoritaire » face à l’image paternaliste de Loukachenko, on comprend donc qu’il ait pu jeter dans les rues de Minsk et ailleurs, une partie importante de cette jeunesse contre la police biélorusse, enclenchant ainsi un cycle de provocation répression, ce qui semble être, dès le départ, sa fonction dans le « trio », du reste. En effet, après diverses tentatives, déjà sanctionnées, même si assez légèrement, en fait, par les autorités biélorusses, les conditions de sa dernière arrestation, qui a mis fin à son hypothétique carrière de « candidat » montrent que l’aspect « pacifique » du personnage est tout à fait relatif :

https://youtu.be/lFITZFAif-8

Ce que ne montre pas cette vidéo, publiée par les soutiens du clan Tikhanovski, c’est le moment précédent de la tentative de la vieille dame en bleu clair pour interroger le « candidat » sur ses projets pour le pays. Cette brève séquence, on la retrouve néanmoins chez un autre blogueur, qui croit pouvoir à sa manière appuyer l’hypothèse d’une « machination » ourdie par cette personne… à 1 minute 25 secondes :

https://youtu.be/o-m1qbOinao

Et ici, la suite de la bagarre… :

https://youtu.be/V67hQu90GLM

Et ici la « fin de carrière » du « candidat Tikhanovski » ;

https://youtu.be/NX1lRlcCUvA

Et c’est donc ainsi que, comme nous l’explique assez benoitement la notice Wikipedia du banquier Babariko :

« 16 июля 2020 года произошла встреча представителей штабов Светланы Тихановской, Виктора Бабарико и Валерия Цепкало. В результате была достигнута договорённость, что единым кандидатом от незарегистрированных политиков будет Светлана Тихановская. И в случае её избрания будут назначены повторные выборы, в которых смогут участвовать альтернативные кандидаты, которые на данный момент находятся в СИЗО. »

https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%91%D0%B0%D0%B1%D0%B0%D1%80%D0%B8%D0%BA%D0%BE,_%D0%92%D0%B8%D0%BA%D1%82%D0%BE%D1%80_%D0%94%D0%BC%D0%B8%D1%82%D1%80%D0%B8%D0%B5%D0%B2%D0%B8%D1%87

« Le 16 juillet 2020, a eu lieu une réunion des représentants des états-majors de Svetlana Tikhanovskaïa, Viktor Babariko et Valeri Tsepkalo. En conséquence, a été conclu un arrangement selon lequel le candidat unique des politiciens non enregistrés serait Svetlana Tikhanovskaïa. Et dans le cas de son élection seraient accordées de nouvelles élections, auxquelles pourront participer les candidats alternatifs qui se trouvent actuellement en prison. »

Et c’est ainsi que Svetlana Tikhanovskaïa est devenu « l’ange blanc », ou plutôt, en réalité, la lame blanche et en apparence « immaculée » d’un couteau dont le vrai manche n’est pas tenu par son mari, mais conjointement, si l’on ose dire, à travers la démagogie « bon enfant » du bonhomme et la candeur relative de sa femme, par le banquier Babariko et Tsepkalo, l’agent quasi-officiel de l’impérialisme US.

Bien entendu, la juste dénonciation de cette subtile machination ne justifie en rien les excès de violence de la répression des émeutes, mais il reste encore à souligner et à rappeler qu’à partir du moment où les manifestations de l’opposition se sont déroulées réellement « pacifiquement », même si par pure tactique, comme ne manque pas de le souligner le Président Loukachenko, la liberté la plus totale leur a donc été accordée, contrairement, par exemple, aux manifs françaises à peu près systématiquement réprimées sauf, et encore, celles initiées, directement ou non, par le pouvoir, et sur les thèmes « sociétaux » qu’il a lui-même choisi à convenance de sa stratégie à long terme de soumission au banco-centralisme.

Les authentiques démocrates, anti-impérialistes et antifascistes ne doivent donc pas, pour changer enfin, se tromper une fois de plus de cible, et ne pas confondre la victime à dépecer, la Biélorussie encore indépendante, et le couteau de la finance et du banco-centralisme en train de descendre sur sa gorge par l’entremise « angélique » de Svetlana Tikhanovskaïa !

Tout en exprimant leur solidarité avec les malheureuses victimes de cette machination « oppositionnelle » pseudo-« démocratique », ils doivent donc essentiellement manifester leur solidarité internationaliste envers la Biélorussie indépendante et son Président réélu, qui exprime et représente cette volonté d’indépendance, et en fin de compte, de liberté réelle, et non pas seulement dans les principes théoriques, systématiquement bafoués par les « libéraux » qui les proclament, pour en faire exclusivement leur business.

N’oublions pas que la Biélorussie est en apparence un petit pays, mais que son importance géostratégique en fait en réalité un enjeu essentiel pour l’avenir du continent eurasiatique, et partant, de l’avenir du monde.

Luniterre

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18 commentaires

  1. Bien qu’il faut soutenir la Bielorussie dans sa lutte contre les plans impérialistes dans la région, il ne faut pas avancer des contradictions dans les termes comme celle-ci: « Du reste, l’URSS des dernières décennies, tout comme la RDA et d’autres « pays de l’Est » étaient essentiellement des régimes nationalistes bureaucratiques bourgeois, même s’ils avaient su préserver quelques vestiges des avantages sociaux accordés à leurs peuples.  »

    si les régimes de l’URSS et des « pays de l’Est » étaient bel et bien des régimes nationalistes et bureaucratiques ils ne pouvaient pas être bourgeois car il n’y avait aucune bourgeoisie, ni droit bourgeois, ni héritage, ni actionnariat ni bourses de Valeurs ni aucune des conditinos élémentaires pour qualifier de « bourgeois » quoi ue ce soit.

    C’étaient bien des Etats Socialistes bureaucratiques et qui pratiquaient une politique nationaliste. Des formes retrogrades du socialisme mais du socialisme quand même ainsi corrupte, bureaucratisée, dégeneré qu’on puisse le penser, mais socialistes.

    Il ne peut pas avoir un « Etat Bourgeois » là où il n’y a pas une classe sociale bourgeoise. C’est l’ABC.
    La bureaucratitie d’un Etat Socialiste n’est pas une bourgeoise malgré ses aspirations, ses gouts, ses privilèges. Ou l’on prend les aspects extérieurs pour l’essence d’une classe sociale et au même temps on jete toute la sociologie et le marxisme à la poubelle.

    Les conquêtes sociales de ces pays correspondaient à la nature socialiste de leurs Etats malgré ses déformations.

    1. A tout propos, camarade, tu ramènes ta rengaine trotskysante sur le tapis, alors que je t’y ai déjà répondu au moins une dizaine de fois, et c’est carrément lassant… !!!

      L’ABC du socialisme, c’est qu’il repose sur le pouvoir de la classe prolétarienne érigée en classe dominante, ce que Marx appelle la dictature du prolétariat.

      La bureaucratie n’est pas une classe en soi, mais les rapports sociaux et économique qu’elle génère dans un État Socialiste peuvent aboutir à en transformer la nature de classe, à partir du moment où une partie de cette bureaucratie s’arroge le pouvoir économique et politique à la place du prolétariat, et abolit donc la dictature du prolétariat.

      C’est évidemment ce qui s’est passé avec la contre-révolution khrouchtchevienne.
      Les rapports économiques et sociaux de type capitaliste se sont multipliés et étendus, sous Khrouchtchev et encore davantage ensuite.

      Les PDG des entreprises, des banques et des groupes financiers actuels sont des salariés et leurs postes ne sont pas « héritables » non plus ! Depuis le temps, tu aurais pu t’en apercevoir !

      Le capitalisme, à un niveau « national », peut très bien exister sans qu’il y ait de bourses de valeur. Des milliers d’entreprises ne sont pas cotées en bourse.

      Les entreprises autrefois « nationalisées » en France n’étaient pas cotées en bourse, et n’étaient même pas non plus des sociétés par actions. Elles n’en étaient pas moins des entreprises capitalistes, et même, de type monopoliste.

      Le capitalisme est par essence un phénomène évolutif et multiforme. Il serait donc temps que tu te tiennes au courant… !

      Luniterre

  2. Ce n’est pas une « rengaine troskisante » même si quelque gens se réclamant du trotskisme l’on repris, mais de la logique pure, de la sociologie élémentaire et du marxisme de base. Sans classe bourgeoise propriétaire des moyens de production, pas de capitalisme ou, ce qui est la même chose, de régime bourgeois.

    Le monopole du commerce extérieur, le Plan, les entreprises d’état, le système des sovkhozes sont des formes socialistes et non « bourgeoises », c’est l’ABC, mais Luniterre voudrais transformer des bureaucrates petits-bourgeois corrupts dominant une économie à caractère socialiste en « régime bourgeois »… c’est un non sens absolu en contradiction directe avec le marxisme-léninisme et la logique éléméntaire.

    Soutenir (comme la corde le pendu) le gouvernemen bielorusse contre le manoeuvres impérialistes n’autorise pas es licences avec les principes de base: « Il n’y a pas de régime bourgeois sans propriété individuelle des moyens de production, sans droit bourgeois, sans héritage, sans acctionnariat, etc. »

    C’était d’ailleurs une remarque en passant pour corriger ta tendance à relativiser le capitalisme, le confondre avec la socialisme et pire encore, confondre et amalgamer les hauts fonctionnaires et les grand employés salariés avec la véritable bourgeoisie.

    On peut discuter après si la société s’approche des thèses de Schatmman sur « the managerial society », d’un pouvoir des banques et de ses hauts fonctionnaire (une tendance à mon avis mais ils restent ancore au service d’une classe bourgeoise encore aux manettes) mais les concepts de base ne peuvent pas se changer au gré de la volonté des réviseurs du marxisme ou de ceux qui pensent qu’un est dans une autre époque qualitativement différente à celle avant les crises récentes.

    1. Tu continues donc à répéter en boucle ta rengaine, sinon exclusivement trotskyste, du moins effectivement trotskysante, comme tu le reconnais toi-même.

      C’est d’autant plus sans intérêt que tu ne réponds aucunement aux éléments de définition des formes possibles du capitalisme, et notamment pas, des sociétés nationalisées, qui sont bien, en régime capitaliste, l’antithèse d’une forme de propriété individuelle des moyens de production.

      Et resterait encore à discuter, sur ce plan, le statut de la plupart des sociétés anonymes dirigées par des « grands patrons » essentiellement salariés, même s’ils participent, le plus souvent, à titre personnel, et en dehors de leurs fonctions, à la circulation du capital par actions, c’est à dire, en fait, du capital fictif, qui ne constitue en réalité en aucune manière une « propriété individuelle des moyens de production », et ce phénomène existant déjà à l’époque de Marx, et fort bien décrit par ses soins, de plus.

      Mais évidemment, on rappellera justement, à cette occasion, que tu es parmi le très grand nombre, et même majoritaire, des « marxistes » qui ne veulent pas lire Marx, et notamment et surtout pas, en ce qui concerne la loi de la valeur, qui est le fondement même et la base du ML.

      Au moins, tu es, par contre, un des rares à revendiquer carrément cette « non-lecture », ce qui ne t’empêche pas de prétendre donner des leçons sur les bases !!!

      Un comble tout à fait caractéristique de l’état psychotique de la société actuelle, dans le cours de sa mutation banco-centraliste : tous les prétextes sont bons pour fermer les yeux.

      Tu te trouves, fort heureusement, une échappatoire relative avec l’affaire tragique biélorusse, mais pas sans ambiguïté, vu que tu te ranges, malgré cet effort, dans ceux qui veulent « pendre Loukachenko », au moment où il représente, pour un temps limité et dont il est lui-même conscient, la légitimité de son État et la défense de l’indépendance de son peuple.

      L’heure de défendre le Bélarus, c’est maintenant, et l’heure de « pendre Loukachenko », ce qui est le rêve des ennemis du Bélarus, en réalité, sera donc passée lorsque cette défense aboutira, la société biélorusse passant naturellement à d’autres préoccupations démocratiques concernant sa reconstruction, lorsque l’indépendance sera retrouvée.

      Le ML ne se résume pas à radoter des formules, surtout lorsqu’elles sont fausses et/ou inappropriées.

      Luniterre

      1. Luniterre ne répond pas à la question, mais on est habitué à sa tactique de fuite éperdue dans la critique de ce qu’il croit être le « trotskisme (un truc qui est comme le « marxisme-léninsme » ou le « maoisme » n’est qu’une miriade d’opinions diverses et contradictoires).

        Sa « rengaine trotskisante » sur un régime bourgeois en URSS, cette affirmation téméraire de Luniterre, a été menée tout d’abord par la veuve de Trotski, Natascha Trotski, des « trotskistes » comme Toni Cliff, Castoriadis, Burnham, « Socialisme par en bas » et autres. Les « marxistes-léninistes » et des maoistes s’y sont aussi associés. Mais c’est une absurdité majeur car il ne peut pas avoir de « capitalisme » (d’état ou pas) sans capitalistes et droit bourgeois, c’est l’ABC.

        Luniterre se trouve en « bonne » compagnie en « répondant » ainsi à une remarque pourtant élémentaire sur ce qui est une classe sociale. Une connaissane antérieure, primitive, nécessaire à toute conception sociologique plus évoluée comme la conception marxiste des classes sociales.

        Quant « aux formes possibles du capitalisme » elle passent toutes et avant quoi que ce soit, par la constitution historique d’une classe possédante des moyens de production, constitué par une possession effective de ces moyens et par la consécration légale de ce « droit ».

        Possesion et droit qui se transmettent à ses fils et filles ou à ceux qu’ils determinent par choix ou par la loi, c’est l’héritage. Sans ces conditions, pas de classe dominante. C’est un simple constat historique que Luniterre, comme tous les révisionnistes essaie d’occulter en relativisant les formes que ces classes sociales prennent tout le long de l’histoire.

        La bureaucratie légale, policière, armée, les fonctionnaires, techniciens, savants qui servent les classes dominantes et assurent leur pouvoir effectif, ce sont toujours des salariés des classes dominants et sont contrôlés par des mécanismes complexes dont l’opposition d’un corps de la bureaucratie à un autre est une des formes le plus utilisées.

        Mais la bureaucratie n’est pas une classe sociale mais une strate au service de la classe dominante. Elle ne peut se constituer en « classe dominante » que pour les ignorants de ce fait élémentaire, ou dans les délires théoriques telles le « collectivisme bureaucratique » du rénégat Schatmann (passé à l’extrême droite) que Luniterre fait sien aujourd’hui tout en le désavouant par pure et simple inconséquence de sa propre « théorie ».

        Si en URSS ou dans d’autres pays socialistes, elle a pu s’hisser au pouvoir pour un court moment historique, elle ne pouvait que redevenir une strate au service du proletariat (en cas de reprise révolutionnaire du pouvoir par une insurrection politique de la classe ouvrière) ou par ce qui est arrivé de fait, par sa transformation en classe capitaliste et la liquidation de tout reste d’économie socialiste. Une des premières mesures de la contrerévolution en URSS a été la constitution d’un droit bourgeois de possession et d’héritage.

        Luniterre, n’ayant pas de connaissance de tels concepts élémentaires pretend que je « ne voudrais pas lire Marx » car lui il réduit toute question à « la théorie de la valeur »… qui vient se trouver sur la question discutée avec la même utilité qu’une chaussette dans une jambe de bois, ça ne sert à rien.

        Ainsi, quand on n’a pas d’arguments, les révisionnistes les fabriquent, alors il pretend que je voudrais « pendre Loukatchenko » une affirmation qui doit trouver sa source dans deux intervention de défense de la Bielorussie sur Mediapart et donc de soutient critique de Loukatchenko contre les agissements de l’impérialisme US.

        Comme j’ai écrit qu’il fallait le soutenir, selon la formule de Lénine « comme la corde soutient le pendu » qui est la tactique courante léniniste devant un nationaliste petit-bourgeois attaqué par l’impérialisme, il prétend que je voudrais le pendre effectivement! Telle est son incompréhension des éléments premiers de la tactique du Front Uni Antiimpérialiste issue des congrès fondateurs de l’Internationale Communiste.

        Mais bon, Luniterre n’est pas à une bourde révisionniste près. Toute sa « nouvelle théorie », en fait un ressucée des conceptions de l’ex-trotskiste antisoviétique et stalinophobo Schatmann proposés dans « The Managerial Révolution », est un essai de liquider toute la théorie des classes marxiste et en passant, de la lutte de classes du prolétariat contre la bourgeoisie. Car en faisant « subordonner la bourgeoisie à la haute bureaucratie des Banques Centrales » il rejoint les absurdités des « trotskistes » du POID et autres révisionnistes qui mettent le paquet dans « la lutte contre l’UE » et les « décisions » de la Banque Centrale européenne.

        Mais comme la lutte de classes, surtout à ce moment de reflux de la conscience politique de classe, se fait d’abord contre son patron tout directement exploiteur et présent, ils sabottent objectivement la lutte de classes. Entre la « lutte » contre Maastricht, qui met de côté la lutte contre les capitalistes « bien de chez nous » et réellement existants, ils montrent du doigt des lointains organismes « supranationaux » de fait au service des bourgeois nationaux essayant ainsi de tout confondre.

        La « théorie » de la subordination des bourgeois aux diktats des Banques Centrales joue le même rôle demobilisateur, car si ce sont les Banques Centrales qui mènent la danse, à quoi bon lutter contre des capitalistes qui sont de fait, selon cette conception, des subordonnés des Banques Centrales, des bureaucraties bancaires loin de la porté directe des travailleurs?

        C’est connu, les révisionnistes finissent comme finira Luniterre s’il s’accroche encore à ses exagérations téméraires: à la poubelle de l’histoire.

        1. Tu t’accroches comme une sangsue à ta non-lecture de Marx, revendiquée dans la plupart de tes réponses, et principalement sur la loi de la valeur, c’est à dire la base elle-même de toutes choses en économie, et encore ici, donc, et c’est pourquoi je viens de rajouter deux liens déjà anciens qui développent le sujet, te permettant, éventuellement, de comprendre le lien entre capital fictif et réalité économique de notre époque, à partir de l’analyse que Marx faisait donc déjà du phénomène à son époque, comme je te l’ai mentionné dans ma réponse, ce qui prouve une fois de plus, si nécessaire, que tu en parles sans le lire, comme ma plupart des pseudos-« marxistes » de la « gauche » française!!!

          POUR COMPRENDRE LE LIEN ENTRE LOI DE LA VALEUR ET CAPITAL FICTIF, C’EST ICI >>>


          Aux racines de la crise : le statut des actions dans le « capital fictif ». . .

          https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/03/10/aux-racines-de-la-crise-le-statut-des-actions-dans-le-capital-fictif/


          Aux racines de la crise : le statut des actions dans le « capital fictif ». . . (Suite)

          https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/03/15/aux-racines-de-la-crise-le-statut-des-actions-dans-le-capital-fictif-suite/

          Luniterre

      2. POUR COMPRENDRE LE LIEN ENTRE LOI DE LA VALEUR ET CAPITAL FICTIF, C’EST ICI >>>


        Aux racines de la crise : le statut des actions dans le « capital fictif ». . .

        https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/03/10/aux-racines-de-la-crise-le-statut-des-actions-dans-le-capital-fictif/


        Aux racines de la crise : le statut des actions dans le « capital fictif ». . . (Suite)

        https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/03/15/aux-racines-de-la-crise-le-statut-des-actions-dans-le-capital-fictif-suite/

        Luniterre

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