Crise et confusionnisme … : Pour y voir plus clair !

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La nouvelle méthode économique chinoise,

selon le camarade Xu Hongcai

et ses adeptes français…:

http://french.beijingreview.com.cn/Finances/201601/t20160112_800046623.html

COUE

 

 

Crise et confusionnisme …

 

 

Pour y voir plus clair…

 

 

Reçue ce jour, de la part du camarade nordiste qui nous avait récemment fait connaitre le superbe texte de Louise Michel, « L’ère nouvelle », une communication à propos de la phase actuelle de la crise, et du rôle de la Chine.

Il nous semble utile d’y apporter quelques précisions, à la suite de quoi nous la republions, ainsi que l’article trotskyste sur lequel s’appuie son commentaire.


Il ne s’agit pas rallumer de polémique pro ou anti chinoise. Évidemment le problème n’est pas là. Nous devons analyser la situation relative des différentes bourgeoisies qui dominent le monde d’un point de vue prolétarien, pour mieux comprendre les forces contre lesquels nous luttons et pouvoir ainsi lutter plus efficacement.


« La presse d’ici focalise sur le taux de croissance chinois qui serait faux, … et cache ainsi les effets réels sur les économies d’ici. » nous dit le camarade…


En fait, il ne semble donc pas réellement avoir lu la presse « spécialisée », en dehors de son article trotskyste, autrement il comprendrait que la surévaluation éventuelle du taux de croissance est une chose, déjà suffisamment inquiétante en soi, mais que la surévaluation des « valeurs financières » chinoises en est une autre, qui commence seulement à être reconnue, effectivement, par la presse économique « grand public », à l’occasion de cette nouvelle secousse financière (*), mais qui est une réalité structurelle très ancienne et déjà étudiée depuis très longtemps, par les analystes sérieux, évidemment dans le but d’en tirer profit, et non pas d’y remédier…


Cette surévaluation n’est pas un problème de statistique plus ou moins « prévisionnel » comme le taux de croissance, mais une réalité chiffrée quotidiennement dans les bourses chinoises!


Elle a des causes structurelles très anciennes, dont nous avons abordé l’étude dans différents articles, et notamment:

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/07/29/1385_chine_yuan_dollar_/


https://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/03/08/en_relisant_lenine_qui_parlait_deja_de_chine/


A l’origine des marchés financiers chinois, ce ne sont pas les américains, mais les chinois eux-mêmes qui ont organisé la surévaluation des valeurs chinoises avec le système des Actions A et des Actions B…


Même avec les diverses « réformes » au fil des décennies, ce système financier de plus en plus compliqué, avec de nombreuses catégories d’actions, concernant dans certains cas les mêmes entreprises, est resté essentiellement une affaire interne aux chinois.


Cela a permis à la bureaucratie de s’engraisser à bon compte, mais même en termes de développement capitaliste, cela entretien la césure entre commerce extérieur et marché intérieur.

Cela freine donc le développement du marché intérieur, et pousse la bourgeoisie chinoise à végéter dans un comportement néo-comprador, tout en ponctionnant abusivement l’épargne de la classe moyenne sur le marché financier intérieur.


Une situation extrêmement malsaine, qui jusque là « arrangeait » tout le monde, c’est à dire surtout la bureaucratie et les américains, qui se partageaient ainsi la plus-value extraite sur le dos du prolétariat chinois…

Les américains empochaient directement l’essentiel, via l’export, et la bureaucratie récupérant, via le pillage de l’épargne, ce que les américains avaient laissé aux classes moyennes travaillant aussi pour eux…

(Évidemment, cela vaut pour les rapports économiques de la Chine avec les autres pays occidentaux, mais dans une moindre mesure, et uniquement en fonction du fait que ce système est la conséquence des accords Chine-USA.)


C’est sur cette base particulièrement malsaine, même en terme de développement capitaliste, que s’est constitué, à grande échelle, le capitalisme monopoliste d’état chinois, qui voudrait maintenant s’en détacher, du moins en ce qui concerne sa fraction la plus « moderniste »…


Mais se détacher de ce système était déjà plein de risques en période de forte croissance, et les réformes ont d’autant plus trainé qu’une grande partie de la bureaucratie y voyait fondre ses superprofits particulièrement abusifs.


Avec la crise qui s’approfondit et la croissance qui ralentit, cela devient de plus en plus « casse-gueule »… En fait il semble bien que les capitalistes chinois soient en train de s’enfermer dans leur propre nasse, où jusque là ils ont pu piéger une partie de la plus-value extraite sur le dos des prolos chinois par le capital US, sans trop se poser la question du développement réel, et simplement en parasites du commerce extérieur contrôlé essentiellement par les capitaux étrangers, et surtout US.


Donc, non, la Chine n’est pas le « bouc émissaire » de la nouvelle phase de la crise, mais plutôt encore la « vache à lait »… Problème: il n’y a plus assez de lait pour tous ces gloutons, et les américains, plutôt que de lui donner de nouveaux pâturages à exploiter, préfèrent à la limite lui faire la peau, mais encore avant, en tirer la viande…


Pour éviter ce carnage, il aurait fallu, et dans la mesure du possible, il faudrait encore, que les chinois, précisément, arrivent à « ajuster » leur marché financier à sa vraie valeur, c’est à dire bien en dessous de l’actuelle.


Et donc également dévaluer le yuan, pour qu’il reflète cette vraie valeur et puisse enfin circuler librement, à son taux de change « naturel »…


Cela ne s’est pas fait, parce que cela n’arrangeait donc ni les bureaucrates les plus rapaces ni les américains, qui auraient vu baisser la rentabilité de leurs investissements en Chine et se seraient trouvés face à une concurrence encore plus forte pour leur propre industrie.


C’est pourquoi ils ont bataillé et continuent encore, pour un yuan fort, avec la complicité des bureaucrates les plus zélés, mais en fait, les plus intéressés surtout!


Cette situation,qui a donc longuement « muri », ou plutôt pourri, devrait-on dire, est devenue inextricable et particulièrement explosive, car les « réformes » qu’il aurait fallu faire par paliers successifs risquent de devoir se faire brutalement, entrainant une grave crise, quoi qu’il en soit.


Lorsque Soros parle d' »ajustement », il sait donc très bien de quoi il parle, et ce n’est pas spécialement d' »exportation »!


Il pense plutôt, logiquement, à ce qu’il va pouvoir récupérer si l’économie chinoise subit un traumatisme sévère au moment de cette mutation brutale, ce qui parait difficilement évitable.


En tant que capitaliste il est dans la logique d’accumulation et il guette le moment où les capitalistes chinois seront pris à la gorge. En même temps, il espère évidemment récupérer autre chose que des ruines, et c’est pourquoi il pousse les chinois à agir vite, préférant ainsi crever l’abcès avant que tout ce système soit gangrené jusqu’au trognon…


Nous devons comprendre que ces gens ne font pas de morale, ni pro ni anti chinoise… Ils ont le goût du risque, parce qu’ils en ont les moyens.

 

Il serait enfin temps de relire Lénine sur le rôle du capital spéculatif dans la formation du capital monopoliste et du processus impérialiste.

Cela vaut toujours pour son « développement », qui n’est jamais qu’une phase de sa putréfaction cyclique et renouvelée en permanence, tant que les prolétaires que nous sommes n’y mettront pas fin!


« la dialectique de la double dépendance » Chine-USA étant ainsi expliquée, il ne reste donc pas d’illusion sur un prétendu « socialisme de marché », ni même sur un progressiste « capitalisme d’état » type NEP, qui pourrait y mener en Chine…


L’État chinois, tout en coexistant par ce système financier complexe, avec un secteur économique néo-comprador, a déjà accédé depuis longtemps au stade du capitalisme MONOPOLISTE d’état, base de la formation d’un nouveau pôle financier impérialiste.

C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la montée actuelle des tensions internationales, et ne pas cultiver d’illusions collaborationnistes avec tel ou tel cartel impérialiste, BRICS ou autre …


Luniterre

 

 

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(*  https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/01/09/crise-cac-krach-chine-nouvelle-annee-nouvelle-secousse/  )

 

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LE TEXTE DU CAMARADE NORDISTE:

 

Cette synthèse des trotskistes US est à lire sur la crise boursière de Shanghaï.

Si celle des subprimes en 2008 a surtout frappé les économies impérialistes sur fond de crise de surproduction du système capitaliste, celle ci semble se « mondialisée » en frappant surtout les taux de profits des multinationales occidentales présentes en Chine. C’est en cela que réside l’aspect « rééquilibrage » que le 18éme congrès du PCC que nous avons analysé introduisait sous la forme de réduire la dépendance aux exportations et aux IDE pour des investissements majeurs dans l’économie nationale. Bien entendu ceci a des effets sur la partie du capital privée chinois qui vit des exportations et des IDE ainsi que sur les firmes transnationales des pays impérialistes. C’est ce que certains communistes appellent « compradorisation » de la bourgeoisie privée en Chine en évitant soigneusement de voire la dialectique de la double dépendance de celle ci à la fois des impérialistes US/UE et de l’Etat du capitalisme d’état ou « socialisme de marché » selon le jargon du PCC.
De telles crises vont se développées sur fond de crise générale de l’impérialisme avec cette forme particulière liées principalement à l’existence des rescapés de la défaite du camp socialiste (Chine, Corée du Nord, Vietnam et Cuba), mais aussi aussi aux expériences en cours avec des hauts et des bas des alternatives anti-libérales et anti-impérialistes plus ou moins conséquentes d’Amérique du Sud, voire les résistances nationales comme Les BRICS et l’Iran, etc.
La presse d’ici focalise sur le taux de croissance chinois qui serait faux, … et cache ainsi les effets réels sur les économies d’ici.
Nous communistes conséquents ML devons montrer justement les dessous cachés de l’approfondissement de la crise générale de l’impérialisme qui pousse à l’aggravation de la guerre économique des impérialistes contre les BRICS, en particulier la Chine et la Russie partie prenante de la stratégie de leur encerclement militaire par l’OTAN à travers les « conflits de faibles ou moyennes intensités » en Ukraine, en Syrie/Irak, etc.
La « mondialisation » impérialiste, stoppée par l’existence de l’URSS 70 ans durant, est à nouveau réalisée, mais le rapport des forces de l’unilatéralisme libéral US/UE durant 10 ans (90-2000) est remis en cause de plus en plus par les BRICS, notamment les rescapés du camp socialiste vaincu. C’est aux effets économiques de cette remise en cause que l’on assiste, lesquels effets vont de plus en plus poser la question dans les pays rescapés de « qui l’emportera »? selon la formule pertinente de Lénine. Continuons à creuser ces points que la vie elle même confirme.


Bonne lecture


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La chute des marchés se poursuit dans le monde
Par Nick Beams
Mondialisation.ca, 11 janvier 2016
wsws.org 9 janvier 2015

 


Les marchés boursiers mondiaux ont connu leur pire semaine d’ouverture au début d’une nouvelle année depuis deux décennies ; l’inquiétude causée par l’économie chinoise, la valeur du renminbi et la politique financière chinoise ont produit des ondes de choc en série. Plus de 2,3 billions de dollars ont été éliminés de la valeur des actions sur la semaine dans le monde.
Les marchés des États-Unis ont eu leur pire semaine d’ouverture de tout temps. Les actions avaient perdu environ 1 pour cent en clôture vendredi après des chutes au Japon et en Europe, l’indice allemand Dax affichant sa plus grosse perte depuis 2011.
Le Dow Jones a perdu 6,19 pour cent en valeur sur la semaine et le S & P 500 était en baisse de près de 6 pour cent, des chutes se produisant dans les dix secteurs de l’indice. L’indice composite Nasdaq basé sur la haute technologie a perdu plus de 7 pour cent.
La baisse a continué malgré un rapport sur l’emploi aux États-Unis meilleur que prévu indiquant que 292.000 emplois supplémentaires avait été créés le mois dernier. Il y eut aussi une reprise sur le marché chinois, après une suspension du négoce des actions de deux jours la semaine dernière suite à une chute des prix de plus de 7 pour cent qui déclencha les mécanismes disjoncteurs.
Après des critiques que ces mécanismes contribuaient à l’instabilité du marché plutôt qu’ils ne la corrigeait, les autorités financières les ont suspendus vendredi, conduisant à la remontée des cours. Dans une autre initiative visant à stabiliser la valeur de la monnaie chinoise, le renminbi, le régulateur de change a publié des directives aux banques limitant l’achat de dollars américains par des sociétés et des individus.
Le renminbi a reculé de 0,8 pour cent sur la semaine, sa plus forte baisse depuis que la Banque populaire de Chine a pris l’initiative inattendue en août dernier de le dévaluer. Montrant l’ampleur des sorties de capitaux, les réserves de la Chine ont chuté de 108 milliards de dollars en décembre.
Dans un résumé des événements de la semaine, le Financial Times a commenté que si une leçon devait être tirée des six derniers mois, c’était que le reste du monde ne pouvait ignorer aucun accroc de l’économie chinoise. « La question est de savoir si le reste du monde ressent une ondulation ou un raz de marée. »
L’article note qu’il fallait s’attendre à ce que la chute du taux de croissance de la Chine de 10 pour cent en 2010 à seulement 6,3 pour cent cette année réduise, vu le poids de la Chine dans le produit intérieur brut mondial, la croissance mondiale d’environ 0,75 point de pourcentage.
Cependant, selon l’économiste en chef du FMI, Maurice Obstfeld, les effets sont beaucoup plus dramatiques que ce qui est indiqué si l’on considère directement les 18 pour cent de l’économie mondiale représentés par la Chine. « Les retombées globales de réduction du taux de croissance de la Chine… ont été beaucoup plus grandes que ce que nous avions prévu », a-t-il dit.
La cause en est que la Chine est à la tête d’une série de chaînes d’approvisionnement intégrées qui impliquent les pays d’Asie du Sud-Est, le Japon et la Corée.
On peut mesurer l’impact de cette baisse de croissance à la baisse des importations chinoises. Elles ont chuté de 15 pour cent dans les 11 premiers mois de 2015; les achats de tous ses principaux partenaires commerciaux sont en déclin, sauf le Vietnam et le Canada.
En outre, on est de plus en plus inquiet de ce que le niveau réel de la croissance chinoise soit considérablement inférieur aux chiffres officiels, certaines estimations le plaçant vers 4 pour cent.
Un article du Wall Street Journal soulignait vendredi la morosité descendue sur une des zones industrielles les plus importantes de la Chine.
« Les dirigeants d’entreprises du coeur industriel du sud-est et de l’est de la Chine où tout est produit, des gadgets électroniques et des textiles jusqu’aux meubles, parlent de commandes en baisse et de paiements tardifs, » écrit-il. « Les moteurs de l’industrie lourde traditionnelle de la Chine comme l’acier, le ciment et le verre restent aux prises avec une capacité excédentaire accumulée dans les années de boom. » Selon un dirigeant cité dans l’article « un tableau idyllique n’aurait pas de capacité excédentaire. »
S’il n’y a aucun doute que le ralentissement des taux de croissance chinois, la crainte d’une chute du renminbi, les doutes sur la fiabilité des statistiques gouvernementales et les effets déstabilisateurs des décisions au coup par coup des autorités ont chacun un impact, il s’agit ici de bien plus que du simple l’état de l’économie chinoise.
Un chroniqueur du Financial Times, John Authers, note que « les marchés chinois ébranlent le monde », mais, comme dans le passé, « cela en dit plus sur les nerfs à vif du reste du monde que cela n’en dit sur la Chine. »
Authers pointe la « grande peur qui règne dans l’ouest : la déflation » qui a une incidence sur la capacité des sociétés à maintenir leurs profits, sans même parler de les augmenter. Les banques centrales tentant désespérément d’échapper à cette situation « tout ce qui menace d’intensifier le problème est très grave. »
Selon Authers, la « réaction sans nuance de cette semaine aux événements chinois révèle un profond manque de confiance dans la santé des entreprises de l’Ouest. »
Il établit un parallèle avec les événements de février 2007 quand une baisse de 9 pour cent de l’indice de Shanghai avait déclenché une chute importante à Wall Street qui, dans l’inquiétude grandissante sur l’état du marché des subprimes, signifiait la fin de la « Grande Modération » et de la volatilité relativement faible du marché.
L’investisseur multi-milliardaire George Soros a lui aussi fait des comparaisons entre la situation actuelle et les événements ayant conduit à la crise financière mondiale. Dans un discours prononcé au Sri Lanka cette semaine, il a dit qu’il existait un « sérieux défi qui me rappelle la crise que nous avions en 2008. »
On ne sait pas où mèneront les événements actuels. Cependant l’augmentation de la dette des entreprises aux États-Unis, où des milliers de milliards de dollars ont été injectés dans le système financier par la Réserve fédérale ont été utilisés pour financer une bulle spéculative boursière, a créé les conditions d’une nouvelle crise financière majeure. Il en est de même sur les marchés émergents, où la dette des entreprises a augmenté rapidement dans les quatre dernières années.
Nick Beams
Article paru d’abord en anglais, WSWS, le 9 janvier 2016
La source originale de cet article est wsws.org

 

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