Karl Marx aurait-il soutenu la loi travail !?

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Karl Marx aurait-il

soutenu la loi travail !?

Un article de notre camarade WH, du site « Les prolétaires de fer »

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« Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. »

Karl Marx, Discours sur la question du libre-échange, 1848

Cette question semble facile. A peu près tout le monde connaît son nom, un très grand nombre de gens sait qu’il est l’un des personnages le plus important de l’histoire du communisme, c’est une grande figure du mouvement ouvrier, et une partie encore assez importante de la population connaît le nom de certains de ses livres comme le manifeste, le Capital. Une partie plus restreinte de la population a lu au moins un de ses livres. Ceux qui ont lu vraiment son oeuvre ne se croient pas à tous les coins de rue, et ceux qui l’ont comprise encore moins.

Aujourd’hui, je vais parler d’un texte de Karl Marx, Discours sur la question du libre-échange datant de 1848.

Il faut remettre dans le contexte. A l’époque en Angleterre, il existait une loi des céréales qui mettait une taxe à l’importation de blé étranger. Cette taxe profitait aux propriétaires fonciers, les restes de l’artistocratie anglaise, tandis que la bourgeoisie, les free-traders (libre échangistes), vantaient les mérites de la liberté du commerce, ils voulaient abolir la loi sur les céréales. La bourgeoisie avait besoin alors de convaincre le prolétariat qu’il profiterait de cette mesure. Tout ce qui profitait à la bourgeoisie serait profitable aux ouvriers (ce qu’on appelait alors la fameuse théorie de la « main invisible », c’est du « gagnant-gagnant » diront certains !).

Marx démontre de façon impitoyable que le libre-échange signifie pour le prolétaire plus de misère et de souffrance. 

« Pour nous résumer : dans l’état actuel de la société, qu’est-ce donc que le libre-échange ? C’est la liberté du capital. (…) Messieurs, ne vous en laissez pas imposer par le mot abstrait de liberté. Liberté de qui ? Ce n’est pas la liberté d’un simple individu, en présence d’un autre individu. C’est la liberté qu’a le capital d’écraser le travailleur. »

Karl Marx, Discours sur la question du libre-échange, 1848

Rappelez-vous la fameuse « libération des énergies » de Macron. Marx démontre sans détour que non seulement le capitalisme ne profite pas au prolétariat, mais que bien plus, il est la cause directe de sa misère.

Mais alors, Marx aurait donc en toute logique du appeler à voter contre l’abolition de la loi des céréales. 

« Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. »

Karl Marx, Discours sur la question du libre-échange, 1848

Marx, après avoir dénoncé de façon très claire la véritable nature du libéralisme économique, vote en faveur du libre-échange.

Evidemment quand on a peu lu Marx, cela semble surprenant. Etait-il un traître à la cause ouvrière ?

La réponse est que Marx ne considérait pas la victoire du communisme comme une succession d’acquis sociaux. 

« Toutes les classes qui, dans le passé, se sont emparées du pouvoir essayaient de consolider leur situation acquise en soumettant la société aux conditions qui leur assuraient leurs revenus propres. Les prolétaires ne peuvent se rendre maîtres des forces productives sociales qu’en abolissant leur propre mode d’appropriation d’aujourd’hui et, par suite, tout le mode d’appropriation en vigueur jusqu’à nos jours. Les prolétaires n’ont rien à sauvegarder qui leur appartienne, ils ont à détruire toute garantie privée, toute sécurité privée antérieure. »

Karl Marx, Le manifeste du parti communiste, 1847

C’est que Marx considérait de toute façon que le prolétariat ne pouvait pas améliorer durablement et définitivement sa situation sous le capitalisme. On ne peut pas avoir la capitalisme sans la misère. Donc Marx ne faisait pas dans la charité ou la compassion aux ouvriers.

Il était très critique envers les socialistes de son époque, qui eux au contraire, croyaient à la possibilité de guérir le capitalisme de la misère sociale par des réformes. Il les traitait d’utopistes, et voici ce qu’il disait d’eux : 

« ils ne voient dans la misère que la misère, sans y voir le côté révolutionnaire, subversif, qui renversera la société ancienne. »

Karl Marx, Misère de la philosophie, 1847

Karl Marx ne croyait pas à la réforme du captalisme. Etre exploité avec des chaînes dorées ou non, ça reste des chaînes, et les lois du capitalisme ramènent de toute façon tôt ou tard à la misère.

Karl Marx misait donc beaucoup sur la misère, produit inévitable du capitalisme, comme transition express vers la révolution. Un cynique diront certains, ou un authentique communiste, puisqu’il préférait la liberté pour les ouvriers que l’esclavage confortable. Et la liberté devait passer d’abord par la misère. 

« dans son mouvement économique, la propriété privée s’achemine d’elle-même vers sa propre dissolution (…) en engendrant le prolétariat en tant que prolétariat, la misère consciente de cette misère morale et physique (…) la misère qu’il ne peut plus éviter ni retarder, la misère qui s’impose à lui inéluctablement — expression pratique de la nécessité —, le contraint directement à se révolter contre pareille inhumanité ; c’est pourquoi le prolétariat peut, et doit nécessairement, se libérer lui-même. Or il ne peut se libérer lui-même sans abolir ses propres conditions de vie. Il ne peut abolir ses propres conditions de vie sans abolir toutes les conditions de vie inhumaines de la société actuelle, que résume sa propre situation. »

Karl Marx, La sainte famille, 1844

Aujourd’hui, Karl Marx aurait sans doute vu dans les loi travail une attaque contre le prolétariat, et il les aurait aussi dénoncé comme telles. Mais sans doute, il n’aurait pas menti aux ouvriers en leur vendant la promesse qu’il était possible de sauver des « acquis » au sein du capitalisme.

Il aurait sans doute applaudi Macron et la bourgeoisie, les laissant allumer lentement le bûcher de la révolution à leur propre insu.

Il aurait vu dans la situation actuelle le début d’une ère révolutionnaire.

Il aurait été optimiste, car la misère amène la révolution, donc la possibilité de se débarasser complètement de la misère.

Car, comme il disait dans son manifeste : 

« Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. »

Karl Marx, Le manifeste du parti communiste, 1847

Ceux qui crient après Macron (syndicats, mouvements, etc.) veulent-ils la révolution ou sont-ils là au contraire pour empêcher à tout prix qu’elle arrive ?

Voilà la question que devraient se poser ceux qui défendent aujourd’hui réellement l’intérêt du prolétariat. 

Sources :

http://www.proletaire.altervista.org/marxisme/actualite/21-oct-2017.php

http://www.proletaire.altervista.org

 

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU DÉBAT :

SUR

AgoraVox le média citoyen

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karl-marx-aurait-il-soutenu-la-loi-200587

 

 

Luniterre

15 janvier 19:40

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Dans le contexte de l’époque, le capitalisme était encore dans une phase ascendante, et le mouvement ouvrier aussi… Karl Marx estimait donc manifestement qu’une révolution était possible dans un avenir proche, contrairement à ce que prétendent certains « théoriciens » genre Wertkritik et autres « marxiens » de salon…

La lutte de classe devenait chaque jour plus aiguë, et le fait d’exacerber les contradictions semblait assez logiquement le meilleur moyen de faire avancer le processus.

A notre époque le capitalisme amorce, depuis la crise de 2008 notamment, une phase régressive dont il ne semble pas pouvoir sortir autrement que par des expédients en réalité précaires et provisoires, ou par une conflagration extensive, qui pourrait tout aussi bien l’emporter lui-même, du reste.

Dans ce contexte la « défense des acquis » est effectivement une bataille d’arrière-garde, vouée à l’échec, de toutes façons.

C’est en ce sens que le « vote » de Karl Marx redevient en quelque sorte d’actu…

La volonté politique de construire une alternative ne peut revenir qu’à a suite de la perte des illusions réformistes, plus caduques que jamais.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/11/22/front-social-un-echec-salutaire/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/11/18/aux-portes-du-palais-18-novembre-2017-la-marche-du-siecle/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/03/la-societe-de-larnaque-un-theme-de-reflexion-pour-2018/

Luniterre

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Jao Aliber

15 janvier 13:01

Marx et Engels étaient de véritables communistes.Les premiers hommes de l’histoire à faire du communisme, une science.Mais leurs connaissances en économie politique étaient insuffisantes pour comprendre le mouvement global suprême du capitalisme, pour connaître le sujet révolutionnaire, pour prendre conscience d’une lutte de classes encore plus vaste que j’ai appelé « lutte des superclasses ».

Par contre, Lenine et Rosa Luxembourg étaient des capitalistes d’État. Ils ont froidement théorisé un mode de production capitaliste dont la condition est la pénurie généralisée des biens de consommation.Ce sont eux les véritables cerveaux de l’URSS, des régimes de l’Europe de l’Est.

Le point de départ de la révolution est une population active composé majoritairement de chômeurs. Or au début du 20ème siècle, la large majorité de la population était composé de salariés dans les pays les plus développés ou de paysans dans les moins développés. Toute revolution communiste aurait transformer brutalement ces classes en chômeurs.Toute la colère du peuple serait donc dirigé contre le pouvoir révolutionnaire qui ne tiendra même pas une semaine.

L’antagonisme entre les chômeurs et les salariés est donc total.C’est en dernière instance une lutte très violente.

La minorité de chômeurs est obligé de rester dans la misère jusqu’à ce que l’évolution économique(lente par exemple, transformation des paysans en salaries) transforme la majorité des salariés en chômeurs. En ce moment, le rapport de force change en faveur des chômeurs et la revolution communiste devient possible.

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Luniterre

 

16 janvier 14:24

@Jao Aliber

La disparition massive du travail salarié par le processus de robotisation n’entrainera pas automatiquement la « révolution communiste par les chômeurs » car le système de domination de classe tend d’ores et déjà à se prémunir en entretenant la dépendance des populations oisives à la « consommation » à travers les subsides sociales de survie, actuellement le RSA, par exemple, et demain le « revenu universelle » ou autre formule de cache-misère adaptée aux circonstances du moment.

Marx avait, de plus, tout à fait anticipé cette évolution des rapports de production dans ses « Grundrisse » :

https://www.marxists.org/archive/marx/works/1857/grundrisse/ch13.htm

Il pensait donc déjà que la fin inéluctable du système capitaliste basé sur l’élargissement du capital par le cycle productif n’entrainerait pas automatiquement la révolution communiste, et c’est pourquoi il avait déjà ébauché les fondamentaux d’une étape de transition, ou « première phase du communisme », dans sa célèbre « Critique du Programme de Gotha ».

Lénine et les bolchevique ont tenté de mettre en œuvre cette phase de transition, sans y parvenir complètement, du fait de l’encerclement, d’une part, et des divisions internes, surtout, en fait, et du fait des économistes « gauchistes » qui ont tenté d’imposer leurs vues, dans un premier temps, et finalement supplantés par les révisionnistes khrouchtchéviens :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/06/le-marxisme-etait-il-a-la-base-du-socialisme-en-urss-et-quelles-lecons-peut-on-en-tirer/

Luniterre

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@Luniterre

Marx a bien dit que le remplacement du travail humain par les machines provoquerait une révolution. Comme nous l’avions déjà dit dans notre récent débat, il est possible que le capitalisme trouve quelques subterfuges pour s’en sortir temporairement, mais ils exigent in fine la fin du capitalisme (monopole unique et mondial avec économie planifiée, ce qui est en fait le communisme).

Des tentatives d’utiliser le revenu universel et la planche à billet pour maintenir en vie le capitalisme artificiellement ne sont pas viables car il n’y aurait aucun équilibre entre les besoins sociaux et les forces productives, ce qui conduirait nécessairement à des crises encore plus graves.

Par rapport à la réflexion que nous avons mené, je pense qu’il y avait en fait deux idées différentes. Celle d’un système de monopoles pour maintenir les prix artificiellement élevés (ce qui existe déjà mais ne peut pas résoudre le problème car il faut un monopole unique et mondial pour supprimer la concurrence), ou bien la sortie carrément de la loi de la valeur (singularité économique) qui est autre chose. Et dans les deux cas, même si la solution n’est pas « automatique », le processus reste bien « l’auto-mouvement » du capitalisme vers sa propre fin, pour reprendre le langage de la dialectique hégélienne (ou marxiste tout simplement).

Fondamentalement, le remplacement de tout travail humain par les machines reste bien la limite absolue auquel le capitalisme ne peut échapper.

« Un développement des forces productives qui aurait pour effet de diminuer le nombre absolu des ouvriers et de permettre à la nation tout entière de produire en moins de temps tout ce dont elle a besoin, provoquerait une révolution, parce qu’il mettrait sur le pavé la plus grande partie de la population. Ici se manifeste de nouveau la limite qui est assignée à la production capitaliste et se montre une fois de plus que celle-ci, loin d’être la forme absolue du développement des forces productives, doit nécessairement entrer en conflit avec lui à un moment donné. Ce conflit se traduit en partie par des crises périodiques, résultant d’un excès de population ouvrière, tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre industrie. La production capitaliste est indifférente à l’épargne de temps de travail que la société pourrait réaliser et elle n’est intéressée au progrès de la production que pour autant qu’il en résulte une augmentation du surtravail qu’elle prélève sur la classe ouvrière ; elle est ainsi en contradiction avec elle-même. »Karl Marx, Le Capital – Livre III, §3, XV, 4

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Luniterre 16 janvier 19:25

@proletaire-de-fer

La situation décrite par Marx dans ce cas de figure n’est pas encore celle de la singularité « taux zéro », mais sensiblement notre situation actuelle où la réduction du temps de travail socialement nécessaire rentre en conflit avec la notion de « rentabilité », de productivité du travail :

« La production capitaliste est indifférente à l’épargne de temps de travail que la société pourrait réaliser et elle n’est intéressée au progrès de la production que pour autant qu’il en résulte une augmentation du surtravail qu’elle prélève sur la classe ouvrière ; elle est ainsi en contradiction avec elle-même. »

Marx pensait donc bien à une situation révolutionnaire qui en résulterait, ce qui n’est manifestement pas le cas actuel, même si les choses peuvent encore changer.

En ce qui concerne la lutte concurrentielle, elle n’a d’intérêt que tant que la limite de singularité « taux zéro » n’est pas atteinte. Dès que l’ensemble des secteurs en seront proches, c’est l’entente entre monopoles qui prévaudra, du type de celle déjà tentée en France dans le domaine de la téléphonie mobile…

Aujourd’hui encore jugée « illégale », ce type de comportement deviendra la norme, par nécessité pour la survie du système, si nous n’en venons pas à bout avant !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_l%27entente_entre_trois_op%C3%A9rateurs_de_t%C3%A9l%C3%A9phonie_mobile_en_France

https://www.lesechos.fr/29/06/2007/lesechos.fr/300184223_telephonie-mobile—l-entente-entre-les-operateurs-est-confirmee.htm

https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/20120530trib000701112/mobile-l-entente-entre-operateurs-des-annees-2000-definitivement-reconnue.html

Il n’y a donc pas besoin d’un réel « monopole » formellement établi et beaucoup trop « voyant » pour la crédibilité du système, et donc inefficace pour sa prolongation, en fait.

Actuellement les monopoles ne se battent déjà plus guère à coup d’offres « concurrentielles » sur le marché, mais plutôt à coups de rachats, de concentration et de « diversification », vu la masse monétaire en circulation, les excédents de trésorerie et les capitaux inemployés…

https://www.letemps.ch/economie/2018/01/12/2018-vers-une-restructuration-massive-leconomie-mondiale

http://mai68.org/spip2/spip.php?article1139

Nous sommes donc dans une situation « intermédiaire » où se prépare déjà l’évolution future du système, par ses acteurs les plus lucides.

Du point de vue des « anti-système », c’est à dire des anticapitalistes, en réalité, il y a lieu d’anticiper, également, pour ne pas se laisser piéger.

Luniterre

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proletaire-de-fer

16 janvier 19:54

@Luniterre

Marx parle bien de la situation actuelle effectivement, mais si la révolution n’a pas lieu c’est pour d’autres raisons (l’impérialisme et l’embourgeoisement de certaines parties du prolétariat), chose qui elle aussi recule (en occident du moins, c’est l’inverse en Chine).

Ensuite la concurrence ne peut jamais être complètement supprimée dans le capitalisme. Prenons le cas de l’entente SFR-Bouyges-Orange justement, il y a bien eu Free qui est venu refaire jouer la concurrence, pas pour le plaisir de la concurrence, mais pour conquérir des parts de marché. Non, seul un monopole unique et mondial (ou un cartel, ce qui revient au même), peut permettre de mettre fin à la concurrence.

Qui dit baisse du taux de profit ne dit pas baisse des profits. Les capitalistes cherchent une plus-value extra qui leur donne l’avantage technologique sur leurs concurrents. Par conséquent dans la lutte pour placer les capitaux il y aura toujours un capitaliste pour se lancer dans cette quête au profit, qui mène mène précisément à la baisse tendancielle du taux de profit.

Ce dont on parle, c’est à dire les ententes entre capitalistes, n’était pas vraiment mon sujet lors du précédent débat, et Lénine avait d’ailleurs dit l’essentiel dans L’impérialisme, le stade suprême du capitalisme. L’idée d’un « féodalisme bureaucratique » pour moi concerne uniquement l’idée d’une fin du capitalisme (réelle) où la loi de la valeur ne s’applique déjà plus mais où la révolution n’aurait pas encore eu lieu, ça ne peut être qu’une courte période d’instabilité, et il hors de question de se laisser aller aux chants de pessimisme et d’alamarisme sur ce qui n’est rien d’autre que la putréfaction du capitalisme.

Fondamentalement, le problème reste le même, dans la société capitaliste, la planche à billet, qu’elle serve à faire de la dette ou à distribuer un « revenu universel » n’a rien d’un système viable ni stable qui puisse être une alternative. C’est d’autant plus irréaliste qu’il s’agit d’imprimer des euros pour acheter des produits fabriqués à l’autre bout du monde, mais ces pays vont-ils longtemps accepter cette monnaie de singe, vu que notre impérialisme devient de plus en plus faible ? Il y a toutes les raisons de croire au contraire qu’un beau jour tout ça finira en effondrement de la monnaie (si cette option est envisagée). Il semble d’ailleurs que pour l’instant le plan des banques centrales soit de retirer en douce le soutien de la planche à billet, et de laisser s’écrouler le château de carte sur la tête de leurs marionnettes (Trump aux états-unis, les « populistes » en Europe).

Mais honnêtement, je pense que nos anticipations ne peuvent pas être tout à fait justes car il faut tenir compte de la probable et imminente crise financière mondiale. Ce paramètre à court terme réglé, on pourra y voir un peu plus clair sur le long terme, si tant est que le capitalisme ait encore un long avenir devant lui.

Amicalement.

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  • CN46400
  • 16 janvier 08:32
  • Lorsqu’il y a quelques mois l’Humanité a sorti ce texte de l’oubli, cela a produit quelques effervescences dans les milieux du PCF. Ceux qui, inconsciemment, avaient oublié que la pensée de Marx n’était pas circonscrite à un peuple, des peuples ou même un continent, mais concernait l’espèce humaine dans sa totalité, sont un peu tombés de l’armoire.Pourtant, là comme ailleurs, le raisonnement de Marx ne perd rien de sa luminosité. De même que la baisse tendancielle du profit oblige « l’infime minorité bourgeoise » a adapter la surface des marchés où elle compte vendre les produits, que les forces productives qu’elle contrôle, produisent en de toujours plus grandes quantités ; « l’immense majorité prolétarienne » voit là, grandir, les moyens toujours plus capables de satisfaire ses besoins. Simplement, le libre échange mondialise la contradiction capital-travail et pose l’hypothèse communiste, la satisfaction de tous les besoins, à ce niveau et rien qu’à ce niveau. C’est ce que disait Fidel Castro lorsqu’il critiqua Kroutchev qui avait annoncé le communisme, en URSS, pour 1980, en faisant remarquer qu’on ne peut, sur la Terre, faire cohabiter « le paradis communiste » avec « l’enfer capitaliste ».Par contre, peuvent coexister, et même coopérer, des nations, ou groupes de nations plus ou moins socialisées (à chacun selon son travail) avec le capitalisme à partir du moment où la bourgeoisie, de ses nations, ne contrôle plus l’état. Et c’est à partir du moment où ces nations contrôleront l’essentiel de la force de travail mondiale que la problématique du communisme (à chacun selon ses besoins) sera posée. Avec tous ses prolongements, plus d’armée, plus d’état, plus de frontières etc…

    C’est donc pour cela que Marx, « pour hâter la révolution » votait le « libre-échange », et bien sûr pas pour « décaféiner » sa pensée !

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Luniterre

 

16 janvier 10:29

 

@CN46400

 

Très bonne observation :

« Par contre, peuvent coexister, et même coopérer, des nations, ou groupes de nations plus ou moins socialisées (à chacun selon son travail) avec le capitalisme à partir du moment où la bourgeoisie, de ses nations, ne contrôle plus l’état. Et c’est à partir du moment où ces nations contrôleront l’essentiel de la force de travail mondiale que la problématique du communisme (à chacun selon ses besoins) sera posée. Avec tous ses prolongements, plus d’armée, plus d’état, plus de frontières etc… « 

Effectivement, il y a là une pensée à priori frappée au coin du bon sens, si l’on veut bien considérer qu’une nation dont l’économie fonctionne selon le principe »à chacun selon son travail« est déjà, en réalité une nation socialiste au sens défini par Marx comme »première phase« du communisme, ou »phase de transition » entre capitalisme et communisme.

Une phase ou l’équilibre et le développement des échanges économiques est planifié et régulé en fonction de la valeur-travail, selon le principe de base défini dans la Critique du Programme de Gotha, et qui est en réalité parfaitement en adéquation avec les développements actuels de la technologie et de l’informatique :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/12/democratie-proletarienne-et-planification-socialiste-le-role-de-linformatique-et-de-linteractivite/

Luniterre

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