A propos du Capitalisme d’État – Suite du débat sur Marx au banc d’essai de l’Histoire

.

.

.

Suite à la publication de:

Marx au banc d’essai de l’Histoire

https://tribunemlreypa.wordpress.com/wp-content/uploads/2016/09/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire_vf.pdf

Suite des échanges de correspondance tentant d’éclairer le débat…

 

Compte tenu du volume des correspondances

depuis le précédent article:

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/09/23/a-propos-de-marx-au-banc-dessai-de-lhistoire-divers-echanges-de-correspondance-tentant-declairer-le-debat/

 L’essentiel a été regroupé dans un doc PDF:

 

suite-du-debat_ppaux-extraits

 

 

Mais voici les dernières interventions,

A propos du Capitalisme d’état

**********************

Par Luniterre:

 

Bonjour, camarades


Pour en revenir aux difficultés que nous avons à parler le même langage supposé marxiste, sans guillemets, et donc sans préjuger de la bonne ou mauvaise fois des uns et des autres, voici une petite réflexion que m’inspire une relecture de Lénine:


https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/04/d11c/vil19220400-03c11.htm

Il s’agit du passage sur le concept de capitalisme d’état, qui concerne spécialement notre débat.

L’extrait, disponible en PDF:

lenine_extrait 

 

Tel que dans la NEP, il me semblait avoir compris qu’il s’agissait des différentes formes de capitalisme légalement tolérées, et même encouragées jusqu’ à un certain point, dans le cas des sociétés mixtes, par l’état prolétarien.
La relecture de ce texte ne me semble pas dire autre chose.


Néanmoins une précision utile, citée ci-dessous, à attiré particulièrement mon attention, et suscite ma réflexion.
Le mieux est de tout relire, et sinon, au moins l’extrait en PJ, mais la phrase autour de laquelle mon raisonnement s’articule est la suivante:

Le capitalisme d’État, dans toute la littérature économique, c’est celui qui existe en régime capitaliste, quand le pouvoir d’État se soumet directement telles ou telles entreprises capitalistes.

 

 Ce qui me parait signifier assez clairement que ce « capitalisme d’état » est un aspect du capitalisme par lequel l’état devient directement patron d’entreprise, dans un système capitaliste déjà existant, et fonctionnant selon un modèle plus classique.
C’est donc un aspect possible du capitalisme, une forme que prend le capitalisme parmi d’autres coexistantes, mais ce n’est pas en soi, un système capitaliste en tant qu’étape du développement capitaliste.

 

Il se trouve en outre que c’est une forme qui peut également provisoirement exister, selon Lénine, sous la domination d’un état prolétarien, ce que la suite du texte confirme amplement.


Tandis que le capitalisme monopoliste, lui, suppose l’existence du capitalisme financier.


Et le capitalisme monopoliste d’état, lui, suppose non seulement l’existence du capitalisme financier, mais la domination des monopoles capitalistes sur l’état, et donc éventuellement sur le secteur « capitalisme d’état », s’il existe, mais les deux notions sont donc bien distinctes, et n’ont pas, ni à priori, ni nécessairement, de rapport entre elles.


Capitalisme d’état suppose un mode de fonctionnement capitaliste, non seulement avec extraction de plus-value, mais aussi avec élargissement et accumulation de capital, au profit d’un bénéficiaire qui ne saurait être le prolétariat ou le peuple, sous aucune forme réellement signifiante, sauf à revenir à la notion d’économie mixte, sinon de socialisme, fut-il rudimentaire.


On voit bien des traces d’un tel capitalisme, en URSS, sous la NEP, évidemment attestées par Lénine lui-même, on en voit bien, sous d’autres formes, mais en cherchant à peine, à la suite des « réformes » khrouchtchéviennes, et on sait l’importance qu’elles ont prises par la suite, mais de trace de capitalisme financier, de capitalisme monopoliste, point!
Et à fortiori, de capitalisme monopoliste d’état!


Il faut donc éviter ce genre d’abus de langage puéril, même s’il a eu cours dans le passé, à l’échelle internationale, pour tenter de justifier tels ou tels règlements de comptes, qui étaient plutôt des questions nationales, en réalité.


Il en va de même pour le qualificatif d' »impérialiste », ou de « social-impérialiste », qui, en langage léniniste n’ont pas de distinction de nature. Ils ont en commun de reposer sur le capitalisme monopoliste d’état en tant que domination du capital financier sur le productif.


Le problème de la bureaucratie est encore autre. Il y a incontestablement des formes de capitalisme bureaucratique qui ont survécu, à des degrés divers, à toutes les époques, et si on peut parler de formes de capitalisme bureaucratique d’état, il s’agit essentiellement de formes parasitaires, sauf  évidemment dans le secteur « capitaliste d’état », où elle est presque à sa place légitime, en quelque sorte.
Ailleurs, elle ne saurait pas davantage constituer, par elle même, un système économique, une étape du développement capitaliste.


En URSS, du reste, elle a trouvé davantage son expansion dans le capitalisme maffieux, le marché noir et l’économie parallèle, que dans son parasitage de l’état, resté modeste, en comparaison de ce qui se pratiquait en Occident…


Mais là encore, pas de capitalisme monopoliste d’état, sauf à jouer sur les mots, à la manière des intellos bourgeois !


Concernant la mutation de la bureaucratie en capitalisme d’état, le texte de Vincent Gouysse me parait essentiellement correct, comme je l’ai déjà mentionné, sauf, toujours à mon sens, pour sa chute « sociale-impérialiste »!


En tous cas, bon à relire pour nourrir intelligemment notre débat.


http://www.communisme-bolchevisme.net/introduction_au_marxisme.htm#partie_4

 

Luniterre

 

**********************************

Une réponse du camarade Bibeau

1) Avec  votre permission  camarade je vais  publier  cet extrait  du texte de LÉNINE –  que je vous remercie d’avoir porté à notre attention   et je vais  placer en commentaire  sous  cette publication  le  COMMENTAIRE   de luniterre   CI-DESSOUS  FORT INTÉRESSANT.

 

2) j’IRAI  DÉPOSER  MES   propres  COMMENTAIRES   À LA SUITE   DE CEUX DE LUNITERRE   Je vous invite tous et chacun à faire de même. 

 

3) VOILÀ    UN DÉBAT  INTÉRESSANT  SUR UN SUJET    d’intérêt   toujours  d’actualité    et le sera  encore plus dans le futur –  Débat  que je pourrais    TITRER  DE LA FACON SUIVANTE  :

LES DIFFÉRENTES FORMES  DE L’ÉTAT BOURGEOIS  “PROVIDENCE”    DE LÉNINE  À  HOLLANDE 

******************************

Une réponse du camarade Viriato :

Quelques concepts de base.

Pour définir quoi que ce soit on doit partir des antécédents historiques.
Le Capitalisme d’Etat est apparu lors de la première et repris lors de la deuxième guerres mondiales dans les pays capitalistes- impérialistes belligérants comme une mesure d’organisation et planification de la production de guerre car l’anarchie capitaliste et sa soif des profits, sabotaient l’effort de guerre.
L’Etat donc a pris en main l’organisation de l’économie capitaliste et a imposé des quotas, des prix, des normes etc. mais a laissé la propriété privé des moyens de production.

Si lors de premiers années de la république soviétique, à une époque où Lénine avait prévu seulement le contrôle ouvrier de la production mais pas encore les nationalisations (imposées juste après par la lutte de classes) on a eu une forme de Capitalisme d’Etat …socialiste, car la classe ouvrière et/ou ses représentants le plus lucides étaient à la tête de l’Etat.

Une fois établi le monopole du commerce extérieur et que la plupart des principales entreprises furent expropriées des mains de la bourgeoisie pour constituer les moyens de production de l’Etat soviétique (de la classe ouvrière représentée mal ou bien  par la bureaucratie qui dirigeait et qui en profitait) on est devant un pouvoir socialiste en construction.
Lénine a parlé aussi d’Etat soviétique comme un pouvoir prolétaire à fortes déformations bureaucratiques. Cette tendance va s’affirmer  de plus en plus.
La liquidation (correcte ou pas) de la paysannerie « riche » (les koulaks) va accentuer cette tendance. La forme comme elle fut faite (une catastrophe) est le résultat de l’aveuglement de Boukharine et de Staline (voir leur polémique contre Preobrajensky). Le mot d’ordre « Enrichissez-vous! » adressé aux paysans, Deng Siao Tsiao Ping l’a pris au trio Boukharine-Staline-Rikhov qui proclamaient en 1925 jusqu’en 1929 pour Staline, que la NEP était destinée à durer « des décennies ».

Sans comprendre, analyser et étudier cette polémique, on ne peut rien comprendre à l’économie soviétique. La racine logique, la suite des événements se trouve déjà dans le résultat politique de cette polémique. Et ce n’est pas parce que la thèse de Preobrajensky était celle du trio Trotsky-Khamenei-Zinoviev qu’on ne doit pas l’analyser. Il faut finir avec la méthode unilatérale de voir et « étudier » les choses.

Le virage de 1929 a été imposé par la force des choses mais conditionné et aggravé par la cécité des dirigeants.

Toute la discussion ne peut que traiter si l’URSS était un Etat socialiste (avec une économie forcement socialiste) déformée ou nécessaire sous les conditions du moment.

L’absurdité selon laquelle l’économie socialiste est passé du socialisme (a-critique) au Capitalisme d’Etat en 1956 suite au « changement de couleur » Jrouschovien, ne tient pas l’analyse ni même la logique élémentaire. De fait, les « réformes » jrouchoviennes essaient de sortir l’économie soviétique de l’impasse de la gabegie et de l’incurie bureaucratique.
L’absurdité qui en découle, le soi disant social-impérialisme, (la domination des trust capitalistes et l’exportation des capitaux sous un langage « marxiste ») est moins logique encore.
V.

*****************************

 

 FM_TML_2

ЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖ

ЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖ

1 commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.