1914-2014: LA FAILLITE DE LA GAUCHE D’AUJOURD’HUI

 

 

 

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_1914-2014 :

 

 

 

 

LA FAILLITE

 

 

DE LA GAUCHE

 

 

D’AUJOURD’HUI

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Y’a-t-il un parallèle entre la trahison de la social-démocratie en 1914 et la faillite de la quasi-totalité des partis « de gauche » devant le plan stratégique agressif de l’impérialisme US aujourd’hui ?

Peut-on dire que la volte-face réalisée par la social-démocratie en quelques semaines avant le déclenchement de la guerre de 1914, sous la pression des ligues patriotiques, du « carnet B » (* 1) ou des menaces à peine voilées des gouvernements des différentes puissances de l’époque, a un rapport quelconque avec les positions politiques prises, ouvertement pro-impérialistes, qui nient la réalité des faits largement prouvés et largement démasqués ou avec les positions « centristes », aussi pro-impérialistes, que l’on voit se développer, désormais avec évidence, depuis la grossière agression contre la Libye ?

Quand les Legien, les Kautsky, les Ledebour, pour nommer les trois « tendances » (*2) de la social-démocratie allemande, votèrent les crédits de guerre, et les Jouhaux, les Hervé, Renaudel et les Vandervelde, en France et en Belgique, approuvèrent l’Union Sacrée. Peut-on établir un parallèle entre l’entrée des ministres socialistes au gouvernement impérialiste français ou allemand ou italien, et la honteuse capitulation, sans raison objective immédiate, des partis « de gauche » de toutes orientations devant les agressions à répétition de l’impérialisme US?

Car, tant chez les révisionnistes de longue date, les néo révisionnistes thoréziens, que chez les « trotskystes », et même chez les « maoïstes » on retrouve tant les positions ouvertement social-impérialistes que les positions « centristes » de capitulation. Seules, à de très rares occasions, se laissent entendre des voix, très minoritaires, défendant encore des principes pourtant basiques, qui, quelques années auparavant auraient été défendus comme des évidences, comme des lapalissades, presque.

L’agression de la Libye et de son leader, préparée depuis longtemps par l’impérialisme US (et le sionisme et des impérialismes de deuxième ordre, dont la France, au premier appel de ses mentors US), n’est pas tombée du ciel et n’est pas une « conséquence du ‘printemps arabe’ » comme les éternels opportunistes et traitres l’ont présentée. Non, il s’agissait d’un plan impérialiste qui, au bout de quelques semaines d’une agitation régionaliste organisé par les « services » impérialistes, s’est développée avec des bombardements aériens, des conseillers au sol et des troupes qataries directement envoyées par l’impérialisme.

En France le NPA, et ses tendances internationales partout ailleurs, ont été les plus réactionnaires de la « gauche » et ils ont demandé à cors et cris « l’armement du peuple qu’on massacre »…A qui ? A l’impérialisme ! Tout en faisant siens les mensonges et la propagande impérialiste !

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a salué la guerre de l’OTAN qui a renversé le régime du colonel Mouammar Kadhafi en Libye tout en la louant comme une victoire pour la démocratie.

Le 22 août, il a publié une déclaration, « Kadhafi tombé, aux populations de décider. » On peut y lire, « La chute du dictateur Kadhafi est une bonne nouvelle. Le NPA est entièrement solidaire du processus révolutionnaire qui continue dans la région arabe. »

Le NPA n’a donc pas hésité à affirmer que l’éviction du régime Kadhafi par l’intervention impérialiste de l’OTAN est « une bonne nouvelle », et même un « processus révolutionnaire » !!
Leurs militants le plus en vue ont activement participé aux plans impérialistes contre Kadhafi par toute sorte des manifestations, déclarations devant la presse réactionnaire, peignant les bandes intégristes en « révolutionnaires » et le leader agressé d’un petit pays en « tyran sanguinaire », exactement de la même manière que la propagande impérialiste. Leur leader Besancenot s’est même permis d’appeler à l’intensification des bombardements de la Libye par la coalition impérialiste :

« Les questions cruciales sont donc les suivantes : pourquoi la campagne aérienne menée par l’OTAN en Libye est-elle de si basse intensité, non seulement en comparaison de la composante aérienne de la guerre menée pour la mainmise sur l’Irak, également riche en pétrole, mais aussi en comparaison de la guerre aérienne pour le Kosovo, territoire peu important sur le plan économique ? Et pourquoi l’Alliance s’est-elle abstenue en même temps de fournir des armes aux insurgés comme ils l’ont demandé à maintes reprises ? Il y a là apparemment deux paradoxes. » 19 aout 2011.

L’autre tendance, centriste à sa manière, mais pro-impérialiste de fait a proclamé: « méfiez-vous de l’impérialisme, mais n’apportez aucun appui, d’aucune sorte, à ce ‘tyran’ de Kadahfi » et ce faisant, en adoptant cette position plus ou moins sectaire gauchisante (en fait une collaboration déguisée avec l’impérialisme) ils sont retournés à leur train-train quotidien habituel.

« Lutte Ouvrière » a publié un article dans sa revue « Lutte de Classes » qui finit ainsi « C’est dire que des travailleurs conscients, des militants luttant pour une véritable révolution sociale dans les pays arabes ne peuvent en aucun cas souhaiter ou soutenir l’intervention politique ou militaire des puissances impérialistes en considérant qu’elle pourrait être leur alliée. Et c’est dire aussi que des travailleurs conscients, des militants révolutionnaires de pays impérialistes comme la France, ne peuvent en aucun cas soutenir l’intervention militaire de leur pays. Quel que soit le prétexte humanitaire ou démocratique derrière lequel elle se cache, cette intervention ne peut, à court ou long terme, que renforcer les couches privilégiées, les divers clans militaires et les forces réactionnaires contre lesquels les travailleurs et les couches populaires des pays arabes ont commencé à se lever, et finalement préparer une aggravation de leur exploitation et de leur oppression.

Les militants révolutionnaires prolétariens ne peuvent que souhaiter la chute de Kadhafi, mais aussi celle de tous les régimes réactionnaires de la région, de celui d’Arabie saoudite à celui d’Israël, et s’opposer à toutes les interventions impérialistes qui les renforcent. Ils ne peuvent que s’opposer à tout ce qui aboutit à renforcer la présence impérialiste dans la région et donc à l’intervention occidentale en Libye. »

La « chute de Kadhafi », c’était évidemment le but de l’agression impérialiste et nous nous trouvons exactement avec le même type de positionnement que dans leur temps avaient pris, pour aider leurs propres impérialismes, tant les Scheidemann que les Kautsky. C’est à dire, en pratique, soit ouvertement du côté de l’impérialisme, soit en tant que « critiques », mais sans apporter aucune gêne réelle à…l’impérialisme.

Encore une fois, « Lutte Ouvrière » a écrit le lundi 18 avril 2011 « Ces guerres ne sont pas les nôtres ! »

Lénine à l’époque a proclamé la « Faillite de la Deuxième Internationale » et a dénoncé les Kautskystes comme un ennemi encore plus dangereux que les traitres ouverts tels les Legien, Scheidemann et tous ceux qui devinrent ministres en France et en Allemagne. Mais aujourd’hui, quelle Internationale y a-t-il à dénoncer ?

En France c’est une organisation sans autre ligne que celle indiquée par de vieux militants du trotskysme, le NPA, qui a pris la ligne pro-impérialiste et ce sont les anarcho-syndicalistes néo-trotskystes de Lutte Ouvrière qui ont adopté la position « centriste ». Et cela dure depuis lors, en passant par la Syrie et l’Ukraine.

Les « maoïstes » présentent aussi une variété similaire. Mais le « mouvement maoïste » présentait bien avant cela un spectre des « divergences » encore plus large, quelques-uns n’ayant pas hésité à passer une alliance directe avec l’impérialisme US, il y a quelques années, pour combattre un fantasmé « social-impérialisme soviétique » qui est devenu « l’impérialisme russe », toujours aussi fantasmé en l’état actuel. C’est une nouvelle complète absurdité, car après la chute vertigineuse de l’URSS, la Russie est retournée pratiquement à l’état d’un pays du tiers-monde, survivant essentiellement de l’exploitation de ses ressources en matières premières.

Parmi les « maoïstes », la VP-Partisan s’aligne, comme d’ailleurs souvent sur d’autres questions, sur les positions de LO. Ils affichent donc le même dégout en prétextant qu’eux « n’appuient pas des dictateurs sanguinaires » (comme leur a indiqué la propagande impérialiste), et ils s’horripilent de ceux qui prétendent proposer un Front Uni anti-impérialiste avec ces petits pays agressés pour combattre l’ennemi principal de l’humanité aujourd’hui, l’impérialisme US et ses alliés.

Le PS est carrément partisan des agressions et le PC et son « front de gauche » lui emboitent le pas sans trop regimber. La dissidence « gauche » du PC peut présenter des différences, mais s’arrête devant l’évidence, la nécessité de former un véritable Front Uni, précisément avec les agressés. Elle préfère vanter les faux-fuyants illusoires comme les BRICS, ce qui lui évite d’avoir à agir concrètement sur une base combinant la stratégie de l’autonomie prolétarienne et la tactique nécessaire du front uni.

Mais c’est parfois dans ce secteur que quelques voix commencent à s’élever pour un questionnement progressiste.

Dans le monde entier on retrouve sensiblement le même panorama, et, fait qui nécessite explication, avec un triomphe écrasant des pires positions, seulement nuancées, parfois, dans des pays qui savent ce que l’impérialisme US signifie: en Amérique Latine, au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, on ne peut que rendre justice à l’une des premières organisations qui se soit levée contre l’agression avec une ligne anti-impérialiste correcte, et qui a dénoncé, sans regarder son propre « camp », la faillite lamentable de la plupart « de la gauche ». Paradoxalement, c’est un petit groupe trotskyste « orthodoxe » (c’est sa propre définition), Socialist Fight, d’origine londonienne, dont les analyses, bien qu’entremêlées de polémiques entre trotskystes, démentent le gauchisme et l’idéalisme abstrait de ces courants. Ses travaux sur ces questions comme sur des problèmes méthodologiques sont d’une très bonne qualité.

En faisant un commentaire sur la trahison des autres trotskystes mais qui s’applique parfaitement à d’autres courants, ils écrivent :

« …vous vous êtes alliés avec l’impérialisme mondial et ses comparses embauchés dans les CNT, dans cette position des plus dégoûtantes, et que de plus certains rebelles pourraient être considérés anti-impérialistes et révolutionnaires, cela est même hautement improbable vu que aucune preuve n’en a été trouvée, et même si cela était le cas cela ne pourrait pas modifier le caractère politique global des rebelles comme de simples marionnettes impérialistes.

Ce ne sont pas les «masses libyennes », il s’agit  des salauds réactionnaires qui n’ont aucunement la prétention d’être de gauche, aidés par la force massive de l’impérialisme mondial, avec ses forces aériennes (20 000 sorties) des troupes au sol en provenance du Golfe et des « conseillers spéciaux » qui contrôlaient les frappes aériennes et dirigeaient  les attaques des «rebelles».

Vous êtes les larbins  idéologiques de l’impérialisme  (…), vous et le reste des groupes de la  gauche-bobo pro-impérialistes et soi-disant trotskyste, et d’autres qui ont eu leur  4 Août (1914 quand les sociaux-démocrates ont approuvé les crédits de guerre) à l’instant, en  prenant le côté de la contre-révolution. Quel effet cela peut-il avoir sur votre orientation dans la lutte de classe britannique si vous ne pouvez pas demander la défaite de votre propre classe dirigeante et de ses alliés dans une guerre contre une semi-colonie?

Parce que maintenant quelle perspective révolutionnaire peut  guider le travail dans les Trade Unions (syndicats), dans la lutte contre les coupes budgétaires dans les groupes anti-coupes, dans les lieux de travail etc. / dans les partis sociaux-démocrates, si l’impérialisme ne peut pas être contré dans le cas d’une guerre contre une semi-colonie?

Cela ne peut donner maintenant  qu’un réformisme, radical, au mieux, avec tous ce que cela implique; des capitulations envers les  dirigeants des Trade Unions et le réformisme travailliste  et en opposition aux mobilisations de la base. Si vous ne pouvez pas vous opposer à l’impérialisme en sa plus haute expression, alors vous ne pouvez pas combattre dans la classe ouvrière en tant que révolutionnaires.

C’est pour préparer les crises révolutionnaires en sapant la foi de la classe ouvrière dans leur classe capitaliste «propre» que la tactique léniniste du défaitisme est utilisée par les révolutionnaires. Avons-nous besoin de dire lequel des deux grandes classes globales restantes ont été renforcé politiquement par la chute de Tripoli?

Poser la question c’est y répondre, pendant  que les vautours se réunissent à Paris aujourd’hui pour dépecer le cadavre politique et économique de la Libye.

Des célébrations peut-être  prématurées par l’impérialisme et leurs larbins gauchistes bidon mais vous avez liés votre destin à l’impérialisme aujourd’hui. Vous n’êtes pas plus des révolutionnaires que des trotskistes; vous avez apporté la honte sur nos noms, vous êtes des renégats de la cause tout aussi néfastes que Kautsky l’était dans son temps. »

Il peut surprendre à plus d’un que Tribune Marxiste-Léniniste, fasse la « propagande », relativement justifiée en l’occurrence, d’un groupe trotskyste, mais ce qui nous intéresse avant tout c’est de rétablir la réalité des faits. L’explication de leur ligne peut se trouver, peut-être, dans le fait que c’est un petit groupe socialement prolétarien qui reflète d’une façon correcte des évidences.

Notre attitude est le fruit des longues années de militance qui ont vu un tas des groupes et partis partir dans tous les sens, sous les orientations et les « références » le plus variées. Nous tenons plus que tout à garder le socle essentiel, Marx et Lénine, mais cela ne nous empêche pas d’apprendre sans sectarisme des autres, de tous les autres, tout ce qui peut servir à la longue lutte des travailleurs.

Nous ne sommes pas naïfs au point de ne pas comprendre qu’une « tendance » (ou idéologie) est un ensemble complet qui ne peut pas être « charcuté » à volonté. Cela dit, conscients des temps qui courent, de la nécessité présente et de la faillite ouverte de toutes les tendances « de gauche », nous affirmons que la ligne anti-impérialiste correcte il faut aussi la prendre là où elle se trouve, tout en gardant les principes de base du marxisme-léninisme qui ont soutenu l’épreuve du temps, de la pratique et qui, chaque jour, concrètement, s’avèrent tout à fait valables pour l’avenir.

Aujourd’hui, le danger d’une nouvelle guerre mondiale ne peut pas être écarté. Toutes les déclarations, mais surtout la politique concrète de l’impérialisme US et de ceux qui le suivent, ou par intérêt ou par contrainte (car il y a aussi des intérêts en opposition entre l’impérialisme US et l’impérialisme français, allemand et autres) montrent qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour garder son pouvoir hégémonique.

Ses adversaires principaux sont la Russie et la Chine, qui eux s’arment à toute vitesse, conscients de la menace qui pèse sur eux. Mais ce sont des adversaires qui aujourd’hui ne peuvent en aucune manière se confronter délibérément à la puissance de l’impérialisme US, qui leur est encore infiniment supérieure. Tout de même, tant la Russie que la Chine disposent d’un arsenal nucléaire imposant, et bien que sur ce domaine ils soient largement surclassés, les USA ne souhaitent pas forcément se risquer, à court terme, dans un conflit de cette nature.

Leur stratégie, de contention, liquidation, et réduction à l’état d’impuissance de ces pays, passe par des essais et des provocations permanentes.

En Libye, les Russes n’ont même pas osé s’opposer à la « résolution de l’ONU » qui était pourtant très claire, alors que Kadhafi était un « ami » de longue date de la Russie. Les techniciens et ouvriers chinois sur place ont pratiquement été renvoyés à coups de pieds au derrière. Les quelques intérêts économiques de ces deux prétendus « impérialismes » (comme le conçoivent des « théoriciens » encore encombrés de métaphysique) ont été carrément expropriés. Mais si les russes se sont mis discrètement et indirectement du côté des libyens, les chinois, eux, ont pratiquement « fait les morts », pour la circonstance !


Le NPA s’est « félicité » de l’assassinat de Kadhafi, du triomphe de Bush et de Sarkozy en fait et LO, pour ne pas se salir, et poser en « marxiste révolutionnaire », a « dénoncé son propre impérialisme » quand l’impérialisme principal était l’impérialisme US et LO a fait des mines dégoutées à l’idée d’appuyer le leader du petit pays agressé. La VP a suivi, comme souvent, les traces de LO.

Une fois la Libye liquidée, dans tous les sens du terme, l’impérialisme US est passé à la Syrie, c’est à dire à expulser les Russes de la Méditerranée. Pour cela, il a monté des provocations jusqu’à déclencher une révolte qu’il a bien fourni d’intégristes recrutés par ses services tout autour de la Méditerranée, d’Europe et même des US.

Cette fois-ci, tant l’Iran comme la Russie et la Chine se sont unis pour contrer les plans de l’impérialisme US. Cela a failli tourner en une agression ouverte comme en Libye (cela peut toujours arriver). Cette agression dure depuis trois ans au moins.

Le NPA y a vu une « insurrection populaire » (sans programme socialiste, même pas libéral), et la continuation du « printemps arabe », parce que de tout petits groupes proches de leur « tendance » ainsi le criaient…en Europe !!  Sur place il n’y avait que des intégristes de diverses orientations.

LO, et la VP encore, ont « dénoncé les plans impérialistes » sans pour autant le faire à fond, de manière conséquente et naturellement ils ont refusé tout appui au petit pays agressé car il « s’agissait encore d’un affreux dictateur »…

Leur rappeler les propos de Lénine « Si demain, le Maroc devait déclarer la guerre à la France, l’Inde à l’Angleterre, ou la Chine à la Russie, et ainsi de suite, ces guerres seraient « justes », « défensives » et cela sans tenir compte qui avait attaqué en premier; et tout Socialiste devrait sympathiser avec la victoire de l’État opprimé, dépendant, inégal contre les « grandes » puissances oppressives, esclavagistes et prédatrices », c’est en pure perte, tout cela ne les touche pas… Même quelques écrits de Trotski qui disent sensiblement la même chose sur cette question, ils les « oublient »…. !! La VP ? Comme d’habitude, elle suit.

Les impérialistes US, après un tour du côté de l’Asie, avec des provocations humiliantes envers la Chine (voir la « zone d’exclusion aérienne chinoise » violée impunément par les bombardiers atomiques US et le soutient au Japon et aux Philippines lors des disputes contre la Chine), ont décidé de s’approcher encore de la Russie en réactivant intensément leur travail de longue date en Ukraine.

Depuis la chute de l’URSS les USA ont constamment tenté de manipuler l’Ukraine, conscient des rivalités nationales qui pouvaient être agités avec le concours de tout ce qui est réactionnaire, anticommuniste et antirusse en Ukraine.

Profitant des contradictions internes ils ont soutenu les pires crapules fascistes et les pires oligarques pour se hisser au pouvoir (les dirigeants ukrainiens se sont des marionnettes presque directes des impérialistes US) tout en accusant la Russie « d’agression » parce qu’elle a réoccupé la Crimée comme mesure de défense stratégique élémentaire.

Cette nouvelle agression qui vise directement la Russie a été accompagnée de toute sorte de provocations jusqu’au point d’avoir carrément déclaré que la Russie était en fait l’ennemi principal des USA (… après le virus Ebola, qui jusqu’à présent, ne possède pas d’identité nationale… !)

Cela a suscité les fureurs du ….NPA, non pas l’agression US, mais « l’impérialisme Russe » qui a commis le crime « d’occuper la Crimée »…Le NPA depuis l’Ukraine se fait le portevoix direct de la propagande impérialiste la plus outrée. On ne sait trop s’il doit être défini comme social-impérialiste ou carrément comme valet direct de l’impérialisme. Il faut dire, pour être justes, qu’une tendance très minoritaire, en interne, dite tendance CLAIRE, (le NPA est une auberge espagnole, c’est bien connu, ou plutôt un panier des crabes…) défend des positions bien plus correctes sans se décider à proposer un front uni contre l’impérialisme principal.

LO ? Il voit dans la lutte de défense des travailleurs et populations de l’Est de l’Ukraine… « des bandits » tout comme de l’autre côté…

Voir l’article de LO :

« Ukraine : la guerre en Europe

Le gouvernement ukrainien a beau ne parler que d’une opération antiterroriste, c’est une véritable guerre qui l’oppose aux forces dites prorusses dans l’est du pays. Et c’est avec tous les moyens militaires dont dispose un État – étoffés en matériel fourni par des puissances « amies », le tout encadré par des conseillers militaires occidentaux – que Kiev tente de réduire à merci le Donbass industriel et sa population.

Des centaines de milliers de réfugiés ont déjà fui la région. Mais dans les « républiques » de Donetsk et de Lougansk, assiégées, privées d’eau, de médicaments, de téléphone, de ravitaillement, comment survivent les un ou deux millions d’habitants restants, sans travail, sans salaire, et pilonnés nuit et jour par l’artillerie et l’aviation ?

De cela, les médias et les gouvernements occidentaux ne disent rien. Ils n’ont de compassion, au moins affichée, que pour les « bonnes » victimes, celles du camp qui leur fait allégeance.

Certes, les dirigeants séparatistes du Donbass, soutenus par des pans dirigeants de l’appareil d’État russe, sinon par Poutine, sont des hommes de main sanguinaires. Ce sont des bandits à la solde de certains oligarques, des gangsters que bénissent les popes et les nationalistes grands-russiens, des voyous qui s’enrichissent dans le pillage de la région. Mais ceux d’en face, les dirigeants de Kiev, ne valent pas mieux. La seule différence est qu’ils agissent à plus grande échelle et avec la bénédiction de la « communauté internationale ». Autrement dit, des grands États impérialistes d’Amérique et d’Europe. Et peu importe à ces derniers si leurs protégés kiéviens doivent mettre le Donbass à feu et à sang pour le réduire, et ensuite se glorifier d’y avoir rétabli leur légalité, sinon leur pouvoir.

C’est au nom de la « démocratie », label que leur ont décerné par avance l’Amérique et l’Union européenne, que les milliardaires qui dirigent l’État ukrainien – Porochenko, le président, Iatseniouk, son Premier ministre, Klitchko, le maire de Kiev, pour les plus connus – mènent leur croisade sanglante dans l’Est.

Obama peut leur demander, à voix suffisamment basse pour ne pas les gêner, mais assez fort pour que l’opinion des pays dits civilisés ne lui reproche pas de se taire, de faire preuve de « retenue » dans leur offensive militaire : chaque jour, l’ONU revoit à la hausse le nombre des civils tués dans l’est de l’Ukraine. La « démocratie » passe, le retour à l’ordre impérialiste est en marche sur des ruines et des milliers de cadavres.

Pierre Laffitte »

Le droit des peuples à l’autodétermination, ni LO, ni le NPA, ni quiconque ne le connaît plus. Voyons ce que nous dit Lénine : «Le socialisme a pour but, non seulement de mettre fin au morcellement de l’humanité en petits Etats et à tout particularisme des nations, non seulement de rapprocher les nations, mais aussi de réaliser leur fusion. Et, précisément pour atteindre ce but, nous devons, d’une part, expliquer aux masses le caractère réactionnaire de l’idée de Renner et de O. Bauer sur ce qu’ils appellent l' »autonomie nationale culturelle  » et, d’autre part, revendiquer la libération des nations opprimées, non pas en alignant des phrases vagues et générales, des déclamations vides de sens, non pas en « ajournant » la question jusqu’à l’avènement du socialisme, mais en proposant un programme politique clairement et exactement formulé, qui tienne tout particulièrement compte de l’hypocrisie et de la lâcheté des socialistes des nations oppressives. De même que l’humanité ne peut aboutir à l’abolition des classes qu’en passant par la période de transition de la dictature de la classe opprimée, de même elle ne peut aboutir à la fusion inévitable des nations qu’en passant par la période de transition de la libération complète de toutes les nations opprimées, c’est-à-dire de la liberté pour elles de se séparer. »

Par ailleurs, qualifier les dirigeants et combattants du Donbass de bandits est le comble de l’ignominie. Les complices LO de l’impérialisme porteront pour longtemps cette tâche et bien qu’ils prétendent s’en laver leurs mains de kautskystes nouvelle manière, ils reconnaissent que l’impérialisme US est à l’origine de la guerre civile.

Mais ils rejettent aussi la faute aux…Russes car ils ne peuvent décemment parler « d’impérialisme russe », pour eux, la Russie est encore « un Etat ouvrier dégénéré »… très dégénéré mais ouvrier tout de même » ! La VP ? Ils pensent pareil ! La VP est centriste et tient à l’être de manière aussi « conséquente » que possible.

Inutile de dire que nous sommes pour le soutient d’abord des travailleurs de l’Est ukrainien qui luttent contre l’impérialisme, contre les oligarques et les fascistes et à l’intérieur du Donbass pour le programme socialiste et que nous somme pour un Front Uni avec tous ceux qui s’opposent à l’impérialisme en Ukraine, Poutine compris, sans lui faire aucune concession politique et en montrant qu’à court terme, il risque de capituler et qu’il faudra, une fois liquidée l’influence de l’impérialisme US en Ukraine, lutter contre les visés nationalistes russes en Ukraine et ailleurs.

Tout de même, il faudra bien essayer de comprendre le pourquoi d’une telle faillite idéologique aujourd’hui à un moment où il n’y pas une pression importante sur les partis dits « de gauche » et devant une situation qui peut tourner très mal, si les fous qui jouent à la menace et à la déstabilisation ne sont pas contrés et empêchés de nuire.

Nous ne pensons pas que les US cherchent à court terme une guerre à grande échelle, bien qu’il puisse y avoir parmi leurs dirigeants militaires ou d’extrême-droite des tels « ultras », mais ils n’en cherchent pas moins à créer une situation telle qu’elle oblige les puissances adverses à capituler. Le risque est donc réel. Une telle situation peut déraper à tout instant et il suffit d’une provocation mal calculée et la planète peut se voir devant une nouvelle guerre mondiale avec des conséquences difficilement imaginables.

Alors, qu’est-ce donc qui a fait capituler ces partis ? Pour la social-démocratie, ce n’est pas la peine de poser la question, ils l’ont déjà fait en 1914 et mènent partout la politique des capitalistes.

Les partis dits « communistes » ne veulent que suivre le sens de la propagande officielle et leurs faux-frères sociaux-démocrates, car ils ne cherchent qu’à se faire élire ou, à la rigueur, si c’est permis par les intérêts du capital, quelques réformettes de circonstances. Et surtout, principalement, profiter des privilèges et prébendes qu’offre l’Etat capitaliste, une fois arrivés au « pouvoir » local ou parlementaire !!

Les groupes « trotskystes » principaux on l’a vu, ont pour l’essentiel, déjà complètement dégénéré.

Les rares « maoïstes » subsistant ? C’est une telle galaxie avec des options différentes depuis la droite sociale-chauvine jusqu’au gauchisme, en passant par l’anarcho-syndicalisme non reconnu, qu’il est difficile de donner un critère général.

D’autres ? Ils végètent dans la position centriste.

Un camarade écrivait à l’époque de l’agression contre le Libye, qui a déterminée toutes les positions politiques qui se sont succédée jusqu’à l’Ukraine et maintenant :

« Où se trouvent les racines d’une telle banqueroute de tant et tant des groupes maoïstes, trotskystes et d’autres sur la question libyenne?

A mon modeste avis sur trois questions.

La première et essentielle c’est dans la méconnaissance de la position politique, théorique et pratique des marxistes sur la question nationale. Quelques-uns habitués à combattre le nationalisme ont oublié ou n’ont jamais su le rapport entre la question nationale (et coloniale jadis) et l’internationalisme. Voir les citations de Lénine, les résolutions des congrès de l’IC sur la question nationale et coloniale.

La seconde est sur la nature réelle du soulèvement qui a été un mélange d’une légitime révolte devant la corruption croissante du régime de Kadhafi et l’amertume de la bourgeoisie et des ex-royalistes devant l’expropriation qu’elle a subi de la part de ce même Kadhafi.

Les éléments honnêtes qui ont participé aux premières manifestations, se sont rapidement rendu compte que c’étaient les forces réactionnaires et impérialistes qui étaient depuis toujours derrière le renversement de Kadhafi. Et ils ont fait marche arrière. C’est la seule explication de la difficulté des impérialistes à liquider le régime.

Ce n’est pas un soulèvement de même nature que celui de Tunisie ou d’Egypte. Il serait pour le moins surprenant que les impérialistes se mettent à soutenir des « soulèvements populaires »…et encore plus si des « marxistes » avalaient de telles roues de charrette.

Le « soulèvement populaire » a commencé à la suite d’un appel lancé par le Front National de Salut de Libye, rassemblement bourgeois et ex-royaliste avec des forts apports moyenâgeux religieux à manifester le 17 février, et qui a trouvé une réponse inattendue même pour ses organisateurs. Mais derrière il y avait l’argent, la coordination de la CIA et des services français.

Les masses peuvent être révolutionnaires ou contre-révolutionnaires, et très rapidement, elles sont passées sous le contrôle du CNT réactionnaire qui n’a jamais dit un mot un tant soit peu progressiste ou de gauche et par contre il a organisé, couvert et protégé les fauteurs d’actes racistes contre la classe ouvrière libyenne afin de la mater dès le début.

L’impérialisme voyant la possibilité de s’emparer du pétrole libyen mais surtout de liquider le mouvement en développement de révolte des peuples de la région, a saisi l’occasion au vol et comme elle avait déjà un pied sur place, a soutenu, organisé et armé l’intervention contre le régime d’un leader nationaliste bourgeois pourri mais qui avait redistribué en partie la richesse du pétrole et permit à la Libye d’être le pays avec le standard de vie le plus élevé de l’Afrique.

Cette tête de pont avancée des impérialistes en Libye, étaient les bourgeois (des boutiquiers expropriés par Kadhafi), les ex-royalistes et des membres de son gouvernement qui avait frayé déjà trop avec les impérialistes (leur nature peut être observé dans le destin du chef de leurs forces armés et de son premier ministre qui vient de faire allégeance à la clique CNT).

Donc d’une révolte contre-révolutionnaire contre un régime corrompu on est passé très vite (Sarkozy a reconnu le CNT en mars) à une intervention impérialiste caractérisée contre un régime nationaliste bourgeois auquel il restait des restes de nationalisme progressiste, peu en fait vu la corruption du régime et ses accords partiels avec des impérialistes, mais encore trop importants et intolérables pour les impérialistes dans les conditions du pourtour méditerranéen.

La troisième est la fausse idée que le régime de Kadhafi est de même nature que celui d’un Moubarak ou d’un Ben Ali. Cela mène tout droit à tout confondre et à ne trouver aucune explication à la politique totalement opposée des impérialistes devant ces régimes.

Le régime a été dès toujours la cible des impérialistes suite à la nationalisation du pétrole par Kadhafi. Et cela malgré les accords passés à la fin de son régime. Cela est un fait notoirement reconnu.

Cette distinction objective est indispensable pour comprendre les événements et prendre une position politique communiste conséquente.

Même si le régime avait fait beaucoup des promesses aux impérialistes, avait été obligé d’accepter l’affaire Lockerbie (un avion descendu par les services iraniens avec la collaboration des groupes syriens mis qui a été attribué aux libyens) et était profondément pourri, il n’était pas encore disposé à se mettre dans la position des autres pays qui obéissent au doigt et à l’œil aux impérialistes.

Cette distinction explique l’acharnement des impérialistes, et est un avertissement, mais pas sans frais, pour la classe ouvrière des pays impérialistes, du destin qui l’attend dans les combats à venir.

Voilà, entre autres choses, pour quoi il est important de s’opposer par tous les moyens à l’agression impérialiste. Voilà pourquoi la position « ni l’un –ni l’autre » de tant de groupes est funeste, capitularde et kautskyste dans son essence.

Devant une telle situation il y a eu trois réponses politiques. Celle, tellement horrible, du NPA en France relayée par ses pairs dans le monde, qui s’est permis à ses débuts d’appeler carrément à soutenir les « rebelles » par des bombardement et qui a avalé toute crue la « résolution » impérialiste de l’ONU; celle qui s’est posé en arbitre et a proclamé son dégout de Kadhafi et renvoyé tout le monde dos à dos, la funeste idée kautskyste du « ni-ni », et malgré tout cela, celle des petits groupes qui ont soutenu la position marxiste.

Hélas, une telle banqueroute de la plupart des partis et groupes dits d’ « extrême-gauche » laisse présager d’un noir avenir. Il est temps encore de se reprendre ou ce ne sera pas cette génération qui pourra être un rempart devant les attaques de la bourgeoisie, à chaque fois plus importantes, à mesure que la crise se développe. »

Ces courants se sont perpétués en Syrie, en Ukraine et partout. Ils sont déjà une donnée de la lutte des classes dans le monde. Son universalité (on les trouve partout) montre que c’est un phénomène qui a des racines profondes.

De telles trahisons et compromissions nécessitent aussi une explication économique et sociologique.

Il se peut que les partis qui ont vécu depuis plus de 60 ans dans une démocratie bourgeoise et dans une situation de relative aisance économique, produit du pillage impérialiste, ont finalement corrompu des larges couches de l’aristocratie ouvrière.

Il se peut aussi que le recrutement provenant en grande partie de la petite bourgeoisie intellectuelle et des travailleurs salariés des classes moyennes joue dans cette identification avec les objectifs, la culture et la politique de l’impérialisme.

C’est un sujet qui nécessite une étude bien plus longue que ces modestes lignes.

Il reste pourtant des marxistes qui défendent l’unique position correcte, l’opposition aux agressions impérialistes tout en proposant et en créant un Front Uni anti-impérialiste, la tactique de l’Internationale Communiste, qui signifie marcher séparés et frapper ensemble l’ennemi commun tout en gardant la plus complète indépendance organisationnelle et politique (ceci peut prendre des formes diverses) et en ne faisaient aucune concession politique aux alliés temporaires et secondaires.

***Viriato

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Notes :

1_ Le « carnet B » était la liste des dirigeants de la gauche française établie par la police. Brandie souvent par les ministres bourgeois elle signifiait la mise au séquestre ou en prison des « meneurs » et des dirigeants politiques principaux tant de la Social-démocratie comme des anarcho-syndicalistes et CGTistes (qui étaient organisés séparés de la social-démocratie) lors d’un conflit social important ou la guerre.

2_ En 1914 se sont dégagés trois courant dans le mouvement ouvrier des pays belligérants. Il y a eu ceux qui collaborèrent depuis le début avec la bourgeoisie impérialiste dans sa politique de guerre. En France Jouhaux de la CGT, Hervé et Renaudel peuvent être inclus avec la majorité du parti socialiste.

Les centristes ont été caractérisés par la position du leader de la social-démocratie allemande Kautsky qui a pris une position intermédiaire (de collaboration cachée en fait tant avec la droite de la social-démocratie allemande comme avec sa propre bourgeoisie impérialiste) derrière un pacifisme bourgeois ou un refus à rompre avec la II Internationale failli. Cette position a évoluée vers la gauche avec la montée de l’opposition des masses envers la guerre et est revenue au parti social-démocrate quand la vague révolutionnaire de 1917-1922 a refluée. En France, comme en Italie les Longuet, Serrati en sont des représentants. Une partie des centristes français ont participé à Zimmerwald et Kienthal avec la gauche révolutionnaire.

Le troisième courant est celui de Lénine qui montra la nécessité d’opposer le défaitisme insurrectionnel des masses prolétariennes à la guerre et qui était pour rompre complètement avec les traitres, les centristes et commencer la reconstruction d’une nouvelle Internationale Ouvrière qui sera la IIIème Internationale.

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